Antipolis par Souris_trotteuse

Le récit s'ouvre sur la rencontre entre Pierre Laffitte et Sofia Grigorievna Glikman-Toumarkine. L'ingénieur tombe amoureux de la professeur de littérature slave, issue de l'aristocratie ukrainienne, et promet de lui bâtir une ville. Il la fait rêver, à lui détailler son projet de créer une cité de toute pièce, à partir de rien. Une ville moderne, à la pointe de l'innovation, qui rayonnera à l'échelle mondiale par son savoir. Il fait régulièrement référence à la Sagesse et la Connaissance. L'auteur imagine leurs échanges, les dialogues qu'ils ont dû avoir, quand Pierre Laffitte parle de son rêve, mais aussi des difficultés entourant la construction, avant que le projet ne lui échappe. Dans la deuxième partie du livre, qui se déroule une vingtaine d'années plus tard, le lecteur suit le projet de Sonia, promoteur immobilier, attachée à construire un bâtiment à l'entrée de Sophia-Antipolis pour redonner un visage à la ville. Un visage originale, mettant en avant le concept d'origine de Pierre Laffitte, qui a perdu tout attrait. Mais elle s'aperçoit que le lieu a une histoire, et n'est pas vide comme les politiques l'avaient fait croire... Le site présenté comme vierge a abrité au moment de la construction de Sophia-Antipolis un camp de harkis, chassés de la zone.

Nina Léger fait part, dans ce roman très poétique, à l'écriture légère et concise, du rêve qui a guidé la création de Sophia-Antipolis. Mais également le ressenti de la population, une fois que les gens ont pris possession du technopole. Cela s'est avéré deux visions opposées...