Publié en anglais chez Hard Case Crime directement en poche, comme Joyland ou Colorado Kid, Later (ou Après pour la traduction francophone) est un petit bouquin de 300 pages qui se dévore en une journée.
Écriture efficace à la première personne, personnage principal de gamin terriblement attachant et antagonistes pervers à souhait qui nous dégoûte, King n'a définitivement pas perdu de sa superbe quant à la construction de ses protagonistes. Mais là où Après pèche, c'est plutôt au niveau de son intrigue, assez faible somme toute, déjà vue dans le Sixième sens que le livre cite d'ailleurs. Même si on adore King dans les grands pavés à la sauce It, le Fléau ou La Tour sombre, il s'était pourtant déjà remarqué dans des livres similaires comme La Petite fille qui aimait Tom Gordon : déjà un gamin, déjà à la première personnage, déjà relativement court.
Mais là où la petite fille arrivait à nous terrifier avec une situation pourtant toute simple (une gamine perdue dans la forêt), Après peine à nous foutre la chair de poule malgré ses fantômes. Le livre se lit facilement, même agréablement, l'histoire nous tient, King sait de quoi il parle, mais sans réellement nous atteindre. Et même si King nous martèle à plusieurs reprises qu'il nous avait prévenu, c'était une histoire d'épouvante, on a de la peine à le croire.
Restent les thèmes - la mort, la succession, la perte de l'innocence - chers à l'écrivain (cf. Stand by me), le plaisir de lire un King (malheureusement sans préface, c'est toujours tellement un régal ces quelques lignes où le maître s'adresse directement à ses Fidèles lecteurs) et, disons le d'emblée, quelques Easter Eggs bien sympathiques. Parce que oui, Après est lié à It, et on y retrouve un certain
Rituel de Chüd
ainsi que des
Lumières mortes
qui devraient ravir les fidèles lecteurs.
Bref, un King sympathique, mais pas transcendant. On attend avec impatience Billy Summers déjà sorti en VO (et pour lequel j'ai eu de la peine à crocher en anglais, on verra s'il sera plus facile à lire une fois traduit) !