Après le tremblement de terre par Rvd-Slmr
A chaque fois que je vais chez Mollat, je m'arrête au rayon littérature asiatique pour vérifier si un des rares Mishima qu'il me manque n'est pas en stock. A chaque fois, en passant sur la longue rangée des M, je vois l'imposant bataillon Murakami. A chaque fois je me suis dit « un jour, peut-être ! ».
Mais ça durait, je me suis gardé Murakami comme une friandise. Plein d'espoir, je retardais ce jour où j'allais peut-être recevoir un gros choc dans la gueule... Puis un jour j'ai oublié mon bouquin avant de prendre un train et j'ai acheté Après le tremblement de terre...
Le recueil de nouvelles m'a happé dès les premières pages, mais m'a recraché presque aussitôt. Entre deux name-dropping lourdingues, j'ai envie de dire « et alors ? ». Entre deux descriptions au rythme déséquilibré je me suis dit « j'm'en fous ». Entre deux crypto-leçons de vie je me suis dit que j'aurais dû me méfier du fait que le quatrième de couverture soit signé Biba...
Le mal être des gens creux sonne ici effectivement creux, on ne comble pas le vide par le vide. La nouvelle « Crapaudin sauve Tokyo » rattrape l'attention mais fini en eau de boudin, on se dit « c'est tout ? » et on retourne à notre ennui...