"Déjà la PG, la police géologique, prenait les empreintes des fougères"...
Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/07/05/note-de-lecture-arbres-jacques-prevert/
Par
le 11 sept. 2011
J’ai lu autrefois un texte dans lequel Michel Houellebecq, qui me semble parfois un bon écrivain et très souvent un bon critique (voir son essai biographique sur Lovecraft), définit en substance Prévert comme un genre d’imbécile heureux, sur un ton qui ressemble bien moins à celui d’un roquet agressif qu’à celui d’un père de famille expliquant à ses amis que son fils de vingt ans est irrémédiablement stupide. Je reconnais que j’ai maintenant du mal à lire Prévert sans repenser à ce texte. Surtout en tombant sur une phrase comme « Hêtre / dit un autre / Hêtre c’est mon identité » (p. 20)… Il manque « Hêtre ou ne pas hêtre », « Mieux vaut être saule que mal accompagné » et « Tout ce que je sève, c’est que chêne sais rien ».
Arbres, donc, parle des arbres, fait parler des arbres, avec des gravures d’arbres par Georges Ribemont-Dessaignes, le tout imprimé sur du papier fabriqué avec des arbres. D’ailleurs « Les arbres parlent arbre / comme les enfants parlent enfant » (p. 11). Ça va plutôt bien à Prévert, ce côté simple ; et j’ajouterais un t à la fin de simple si je n’avais jamais lu d’autres de ses textes. Pas étonnant qu’on y trouve un avertissement écologique fort flasque : « Bien sûr la fin des arbres / ou la fin de la terre / c’est pas la fin du monde / mais tout de même on s’était habitué » (p. 58).
Assurément, Arbres n’a rien d’un classique, ni d’un futur classique. Disons que pour un lecteur qui aime tous les aspects de l’esthétique de Prévert, le recueil n’est pas un incontournable, et que pour celui qui déteste Prévert, ce ne serait sans doute pas la pire torture que de lui infliger.
Créée
le 9 juil. 2018
Critique lue 166 fois
D'autres avis sur Arbres
Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/07/05/note-de-lecture-arbres-jacques-prevert/
Par
le 11 sept. 2011
Du même critique
Pratiquant la sociologie du travail sauvage, je distingue boulots de merde et boulots de connard. J’ai tâché de mener ma jeunesse de façon à éviter les uns et les autres. J’applique l’expression...
Par
le 1 oct. 2017
30 j'aime
8
Pour ceux qui ne se seraient pas encore dit que les films et les albums de Riad Sattouf déclinent une seule et même œuvre sous différentes formes, ce premier volume du Jeune Acteur fait le lien de...
Par
le 12 nov. 2021
21 j'aime
Ce livre a ruiné l’image que je me faisais de son auteur. Sur la foi des gionophiles – voire gionolâtres – que j’avais précédemment rencontrées, je m’attendais à lire une sorte d’ode à la terre de...
Par
le 4 avr. 2018
20 j'aime