C'est un premier roman sélectionné pour le Goncourt du 1er roman. Résultat le 5 mai prochain.
Quoi qu'il en soit un premier roman très fort qui nous parle de l'adolescence et d'une très grande amitié.
Nous sommes en 1994 dans le Brabant Wallon, au sud de Bruxelles; direction : Nivelles.
Attention si vous y habitez, vous risquez de ne pas trop apprécier car la ville en prend pour son grade, décrite comme moche, triste, austère.
La narratrice y vit avec sa famille d'origine modeste.
'Ma soeur et moi ne manquions de rien, sauf du superflu" ...cela veut tout dire ! Ils ont de l'argent mais on ne dépense rien. Habillée à "l'as de pique", un père comptable et une mère au foyer, pas de resto, pas de cadeaux de Noël, les vacances se passent dans une vieille masure familiale à la campagne.
La narratrice a 13 ans en 1995. Hors de question pour ses études secondaires qu'elle fréquente les "ploucs", c'est décidé ses parents l'inscrivent à Braine-l'Alleud dans un collège plus bourgeois. C'est là qu'Ariane croisera l'élite des alentours et Ariane qui vit à Lasne, la commune par excellence où vivent les riches du BW (Brabant Wallon).
Pour s'intégrer, la narratrice aura droit à quelques achats vestimentaires; son premier "Levi's", c'est l'époque des vestes Donaldson et pour les ados, l'importance de ces codes vestimentaires est grande.
On va avec joie parcourir les années '90 que ce soit au niveau vestimentaire, musical.
Ariane est belle, d'origine indienne. Elle a été adoptée il y a trois ans. Elle vit dans un autre monde; piscine et tennis à la maison, des parents aux moeurs familiales très libres. C'est une amitié fusionnelle qui prend naissance, mais Ariane n'a pas froid aux yeux, et cette belle amitié deviendra bien vite toxique.
Un premier roman très réussi. Le langage est cru et direct comme le sont les ados. Le besoin d'exister, de plaire, de s'affirmer est très bien décrit. Myriam Leroy dépeint à merveille le ressenti de cet âge, elle nous fait vraiment revivre l'époque, ses changements physiques et émotionnels de l'adolescence, l'instabilité psychique ressentie à cette période de la vie.
Une amitié toxique, amour-haine qui sans doute autobiographique a laissé des traces chez l'auteure.
Mais pourquoi revenir sur cette histoire de plus de vingt ans, s'interroge la narratrice? Elle nous parle de l'écriture, de ce besoin d'utiliser le "je" ou pas, sur le besoin de dire ou non la vérité ?
Un premier roman entre fiction et autobiographie, un roman initiatique qui se lit très vite et qui augure une plume très prometteuse.
Ma note : 8.5/10
https://nathavh49.blogspot.be/2018/04/ariane-myriam-leroy.html