"Je peux t'apprendre à nager". C'est ce que propose Dante à Aristote et c'est ce qu'il va faire au sens propre comme au sens figuré.
Aristote est le narrateur de cette histoire. Il a 15 ans, il s'ennuie et se sent malheureux. Dernier sur le tard d'une fratrie de 4 dont l'allusion même de son frère est interdite, il vit avec un père taiseux et une mère protectrice. Il tente de les comprendre mais n'y arrive pas. Lorsqu'il rencontre Dante à la piscine, il trouve enfin un ami, chose qu'il croyait impossible étant plutôt solitaire. Autant Aristote est ombrageux, autant Dante est solaire. Même sa famille avec un père très ouvert et une mère psy est un reflet opposé.
L'auteur fait particulièrement bien ressentir les sentiments souvent contradictoires de son personnages adolescent, souvent au bord de la rage tant il est frustré par ce qu'il ne peut contrôler, comme ce secret de famille à propos de ce frère fantôme. Il y a bien sûr l'évolution de la relation entre Aristote et Dante, surtout lorsque ce dernier lui annonce qu'il aime les garçons. Et c'est à ce moment que l'auteur prend la pire décision pour le récit: il sépare artificiellement les deux personnages. Le père de Dante doit partir à l'autre bout des US pour bosser et Dante disparaît presque de l'histoire et comme leur relation faisait l'intérêt du roman, celui de l'histoire aussi. Aristote fait des trucs, répond à peine aux lettres de Dante, on ressent un manque.
La dernière partie du roman met un terme à ce mauvais choix et c'est le temps des révélations autant familiales que personnelles et on retrouve le charme du début.