Ce livre est étrange, tout comme ses deux héros. Il parle de solitude, d'art, et de tout ce qui peut passer dans la tête d'un garçon de 15 ans. Et en même temps, c'est un livre qui respire : les chapitres sont courts, les dialogues brefs, comme si chaque mot était compté, comme s'il ne fallait pas trop en dire. C'est l'histoire d'un garçon qui a une énorme carapace, et celle d'un autre qui dit tout ce qu'il pense.
Je trouve ça très original et beau à lire. J'ai eu l'impression d'être dans la tête de Ari, de ressentir tout ce qu'il vivait, car il a des raisonnements très cohérents et réalistes pour un adolescent. Saenz se met parfaitement à la place du garçon et nous fait ressentir son mal-être avec justesse, de même que ses difficultés à communiquer, que ce soit avec ses amis ou avec ses parents ; la peur d'être jugé et la constante colère que l'on porte en soi.
C'est un livre très déconcertant mais qu'on ne peut pas oublier. J'ai parfois eu l'impression d'être à des années lumières du monde de Ari, et en même temps eu l'impression d'avoir vécu les mêmes choses que lui.
Ce livre ne fait pas réfléchir, il ne remet pas en question mais montre une petite bribe de ce qu'il peut se passer dans la tête d'un adolescent, toutes les questions qui peuvent traverser un cerveau, toutes les associations illogiques que l'on peut faire à cet âge là. Une très belle histoire, très juste et vraie.