Abel Bac, la quarantaine, est policier mais actuellement mis à pied par sa hiérarchie. Particulièrement solitaire, il vit quasiment en ermite dans son appartement entouré de sa collection d’orchidées dont il prend un soin jaloux. Sa solitude est toutefois perturbée par la présence de sa voisine, Elsa, qui vient frapper un soir à sa porte, ivre. Une présence qui va prendre de plus en plus d’importance tandis que la collègue d’Abel, Camille, cherche à comprendre les raisons de l’éloignement d’Abel. En parallèle, celui-ci semble prendre très à cœur une succession d’évènements qui ont lieu dans de grands musées parisiens et dont la signification pourrait avoir un lien avec son propre passé.
Claire Berest se plaît à entrainer son lecteur dans une histoire à tiroir où le passé s’imbrique avec le présent, où l’art joue un rôle primordial et où les personnages ne sont pas forcément ce qu’ils semblent être. L’histoire se joue ainsi à plusieurs niveaux mettant en scène tour à tour Abel en proie aux démons de son passé, Elsa qui se rapproche de plus en plus d’Abel pour des raisons mystérieuses, Mila, une artiste performeuse anonyme dont les œuvres s’arrachent à prix d’or sans que personne ne sache qui elle est et Camille qui cherche à comprendre mais aussi à aider Abel.
Au fil de la lecture, l’auteure distille quelques indices qui permettent au lecteur de nouer progressivement les liens entre les époques et les histoires des différents personnages. Le récit est prenant et assez original avec cette utilisation que fait Claire Berest de l’art contemporain porté par Mila et de cette Fable de La Fontaine dont les vers servent de titre aux différents chapitres.
Dans un style à la fois élégant et très imagé, Claire Berest construit un récit captivant qui dévoile petit à petit les secrets et les failles de personnages tout en contrastes.