Kristen Ciccarelli a imaginé un monde peuplé de dragons et de contes. Si vous me connaissez bien, vous savez à quel point cela est susceptible de me parler, me plaire, me transporter. Malheureusement, je referme ce livre avec un sentiment mitigé. Tellement mitigé que je risque même de me contredire dans cet avis.
L’univers de cette trilogie est prometteur: une jeune princesse destinée à un mariage qu’elle n’a pas choisi va voir son monde et ses croyances basculer au fil des révélations qu’elle va découvrir sur sa propre existence. Des dragons en voie d’extinction, un peuple réduit en esclavage, une légende qui prend vie… ça donne envie ! Et si ce premier tome avait été présenté d’une autre manière, j’aurais sans doute adoré ma lecture. Seulement, cela s’avère tout de suite plus compliqué lorsque l’on ressent de l’indifférence envers l’héroïne. Et malgré mes efforts, malgré son passif, les épreuves qu’elle a traversé et qu’elle traverse encore, même si j’ai aimé connaître l’origine de ses cicatrices, de sa culpabilité constante, de son amour pour les histoires interdites, Asha, fille du roi Dragon de Firgaard, ne m’a guère convaincue. Il s’avère que chaque personnage aurait gagné à être plus creusé, chaque situation aurait mérité d’être approfondie.
Le potentiel de l’univers qu’a créé Kristen Ciccarelli est pourtant clairement décelable: il y a tout un historique derrière le récit principal, l’autrice a vraiment pensé les fondements du royaume qu’elle nous présente – le passé chaotique, les jeux de pouvoir et machinations qui ont menés à l’ère que nous découvrons. Bien des éléments, en vérité, ont éveillé mon intérêt, j’ai même grandement apprécié ce roman lorsqu’il évoquait les choses du passé et les histoires interdites. De fait, en excluant la romance (oui, parce qu’il y a une histoire d’amour: je n’en parlerait pas parce que… sans intérêt) et le caractère quelque peu perdu de l’héroïne (certes compréhensible), chaque élément pris séparément m’a plu; mais agencés tels quels, cela ne m’a pas fait d’effet. On se retrouve finalement devant un récit déséquilibré, avec beaucoup de non-dits.
Ceci dit, ne pas avoir accroché à ce premier tome autant que je l’espérais ne m’empêche pas d’avoir très envie de découvrir les deux autres volumes (les personnages principaux ne seront, semble-t-il, pas les mêmes). Je fonde donc mes espoirs sur les suites. On en reparlera…