"L'unisson est misérable musique"
Kom den son livre "la botte à nique" part rue en 1973, jeu pou raie fer une cri tique toutan jarre gond. M'semble toud' même ke le stil neva pas m'faci litté la tache. Soitte. Artiste...
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le 22 avr. 2016
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Kom den son livre "la botte à nique" part rue en 1973,
jeu pou raie fer une cri tique toutan jarre gond.
M'semble toud' même ke le stil neva pas m'faci litté la tache.
Soitte.
Artiste anticonformiste, écrivain anarchiste, Jean Dubuffet a croisé ma route voici quelques années. La découverte de l'Art Brut, qu'il théorise en 1945, et la visite de la Collection d'Art Brut de Lausanne (en Suisse), qu'il a fondé en 1974, m'ont amenées à découvrir ce monsieur hors-normes.
Asphyxiante culture fait partie de ces bouquins que je me suis toujours refusée de lire, à l'image de Tristes Tropiques de Claude Levi-Strauss. Je les connais, sais de quoi ils parlent, sans pour autant avoir envie de m'y plonger dedans.
Pourtant aujourd'hui, Asphyxiante culture m'a fait de l’œil. 3 heures plus tard, je le terminais.
En bref, Jean Dubuffet dénonce la propagande culturelle du ministère des Affaires Culturelles de Malraux et de la caste bourgeoise qui édifient l'Eglise culturelle où des ministres-clercs imposent les normes et les valeurs de ce nouveau Dieu symbolique. D'ailleurs, je me permets une parenthèse (et une petite publicité en passant), cette question de la domination est longuement abordée par Bernard Lahire dans Ceci n'est pas qu'un tableau paru en 2015 : http://www.senscritique.com/livre/Ceci_n_est_pas_qu_un_tableau/critique/48910301
Dubuffet voit dans l'institutionnalisation de la culture la force opposée à la pensée, qui a le même effet sur la création que la pesanteur sur un projectile.
Une culture qui hiérarchise, classe, évalue ce qui mérite d'être élevé au rang d'art alors que c'est le fourmillement chaotique qui enrichit et agrandit le monde.
C'est le propre de la culture de ne pouvoir supporter les papillons
qui volent. Elle n'a de cesse qu'elle les ait immobilisés et
étiquetés.
Il encourage alors la subversion qui ne peut se faire que par une déconstruction de ces normes. Il imagine des écoles de déculturation où l'on s'entrainerait à l'oubli et à l’inattention pour redevenir des acteurs de cette culture. Dans ce processus de déconditionnement, il invite à regarder l'art comme une démarche, une posture et non plus comme un résultat.
L'intérêt est le produire et non le produit.
On ne peut constituer la botanique d'un arbre, dit-il, à partir de la seule forme de ses fruits et sans soucier de l'arbre lui-même.
C'est dans ce cadre que résonne toute la pertinence de l'Art Brut, qui révèle alors la création dans son état le plus pur, le plus élémentaire.
Relève de l'Art Brut, toutes œuvres réalisées par des autodidactes, des marginaux, des solitaires (sans formation artistique ou hermétique aux normes esthétiques) qui créent sans aucune préoccupation pour la critique, voire pour le résultat.
Aloïse et ses kilomètres de dessins retraçant son idylle pour Guillaume II, le Prisonnier de Bâle et ses statues en mie de pain, Ferdinand Cheval et son Palais Idéal en sont les représentants les plus connus.
Ici l'acte créatif prédomine sur l’œuvre finie, qui, d'ailleurs, est parfois abandonnée une fois achevée.
Dans le fond, Asphyxiante culture se révèle être particulièrement intéressant.
En ce qui concerne la forme, on suit le cheminement de ses idées. L'ouvrage ne comporte pas de chapitre, ni de sous-titre. En bref : aucun hiérarchie. On va, on vient au fil de ses pensées. Il arrive parfois qu'on s'emmêle un peu les pinceaux : de l'idée A on passe à l'idée B, puis on revient à A puis C en passant par D et B. Mais, finalement, en s'accrochant un peu on s'en sort.
L'écriture, quant à elle, se fait parfois fluide, avec de belles métaphores, parfois elle lance des piques et parfois elle se révèle coriace.
Petite pique "l'air de rien" : On voit ainsi un intellectuel recueillir un immense succès pour avoir présenté au corps culturel
émerveillé tel objet - urinoir, porte-bouteilles - que tous les
plombiers et cavistes admiraient depuis cinquante ans.
Passage obscur (Merci à l'Homme pour l'explication) : Dans la suite du principe énoncé ci-devant à propos des avers et envers
(envers inverse) et suivant lequel la lumière ne peut exister où
n'existe la nuit, le chaud où n'existe le froid, la sauvagerie
pareillement est une valeur à préserver pour que l'esprit s'éveille et
s'aiguise, et il faut bonne dose, aussi bien dans une nation, si les
choses sont prises à cette échelle, que dans un même homme, si on
regarde à l'échelle de l'individu. Une vraie grosse dose, je pense, et
de la plus verte, sans quoi on n'obtient, des éveils de l'esprit,
qu'une fausse monnaie sans nulle verdeur : c'est les belles manières,
le bel esprit, le beau parler.
Un certain recul me semble nécessaire pour faire face à un vocabulaire parfois suranné parfois très pointu, néanmoins Asphyxiante culture se révèle être une lecture enrichissante.
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le 22 avr. 2016
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