Mémoires de nos arrières grand péres
Quand j'ai abordé le bouquin, la première chose qui m'a frappé, c'est la prétention du titre.
-"Allez, viens mec, on va poser les bases de la pensée moderne.
-En plus de montrer à tous ces bouseux qu'on est des lumières, on leur pompera un peu de fric au passage".
Bon, je commence à exagérer, mais ce bouquin m'a foutu hors de moi. D'ailleurs, j'ai pas réussi à le finir.
Mes pensées sur notre système éducatif sont totalement et diamétralement à l'opposé de la réflexion de nos deux interlocuteurs.
Je pense que l'école, dans sa globalité (éducation, instruction, civisme, cour de récrée, cantine, garderie, ateliers, études, sorties scolaire, sport...) est le lieu indispensable dans lequel doit se bâtir une jeune vie sociale. Je pense bien entendu prioritairement à la collectivité. Vivre avec les autres, c'est apprendre la tolérance autrement qu'à travers des mots. Ca rend humble de savoir que l'on est pas seul, que l'on est pas forcément le meilleur, qu'on est une entité unique dans une société remplie d'entités uniques.
Je pense que c'est l'étape clef qui peut faire qu'une société ait une réflexion collective et non individualiste. Ca apprends à vivre avec les autres.
Je suis également le premier à dire que ce système est loin d'être parfait, que des choses doivent être modifiées, changées, que certains aspect doivent évoluer. Car même si l'apprentissage de la collectivité est primordial à mes yeux, l'enseignement doit être, dans la mesure du possible, individualisé au maximum. Pouvoir prendre 5 minutes pour expliquer à un enfant l'exercice qu'il n'aurait pas compris me semble également indispensable. Mais surtout lui expliquer pourquoi il est important de comprendre cet exercice.
En gros, apprendre des choses au sein d'une collectivité qui tendrait à individualiser la compréhension de ces choses me semble être l'élément indispensable pour réussir sa vie dans la société.
Or nos deux amis ont un regard des plus ignorant sur l'école (et je parle ici de l'enseignement primaire). Préférant se charger de l'enseignement de leur progéniture eux même, à la maison.
Ce qui selon moi est la méthode parfaite pour replier les individus sur eux même, les faire se désintéresser au sort des autres, les insérer dans une bulle dont il sera extrêmement difficile de sortir le jour de leur premier job par exemple.
Astier et Rollin ont un regard faux, erroné, à côté de la plaque, rétrograde, limite injurieux envers notre système éducatif.
En parcourant les lignes, j'ai eu ce sentiment affreux, que eux, ils étaient au dessus de tout ça, qu'ils avaient leur méthode (financièrement inaccessible pour 95 % de la population, mais au moins, ils le reconnaissent) et que la leur valait mieux que celle de la basse populace qui entasse leurs gamins dans des écoles sales où des enseignants tout gris pratiquent sans passion un enseignement indigeste et inintéressant à des enfants zombis qui fatalement déprimeront et deviendront tout gris à leur tour.
Et là, j'ai envie de dire, sortez de chez vous les mecs !!!
En gros, j'ai le sentiment que ces deux talentueux messieurs vivent dans une bulle et qu'ils souhaitent offrir une identique bulle pour toute transmission générationnelle.
Leur vision d'une journée de l'école se limite à l'apprentissage, or l'apprentissage n'est qu'une partie d'un tout. Rien que ce qui se passe dans une cour de récrée est structurant pour les gosses. En gros, je pense qu'on apprends autant devant une leçon qu'en jouant au ballon prisonnier ou aux toupies Beyblades avec ses copains. Et il me semble indispensable, pour le bon équilibre d'un enfant, de s'en faire (des copains).
Bref, que nos deux amis se rejoignent sur une façon de penser; très bien. Qu'ils en pondent un bouquin; soit. Mais qu'ils estiment avoir posé les bases de la pensée moderne, là non car c'est tout le contraire !!!
Donc, je ne suis pas allé plus loin, agacé par la colère que j'étais.
Je continuerais cependant à me bidonner devant Kamelott, mais je me passerais de leurs états d'âmes nauséabond sur les fastes de notre société.