Nouveauté de 2021, cet album sans texte traite de l'inclusion, du travail d'équipe et, de manière plus subtile, d'homosexualité.
Une petite fille et son grand-parent ( est-ce une femme ou une homme, ce n'est pas clair, mais au fond, est-ce si important?) vivent au premier étage d'un immeuble, où ils tiennent un petit commerce de quartier. Le second est vacant, mais il est en piteux état et nécessiterait de bonnes rénovations. Les potentiels locataires s'enchainent, mais en constatant l'état des lieux, rebroussent chemin. Un jour, un jeune couple de femmes s'arrêtent, mais en les voyant le grand-parent retire son affiche "À louer". Cela n'arrête pas le couple, qui demande à voir l'étage. Devant l'hésitation du grand-parent, la petite fille s'en mêle et plaide pour garder le couple de jeunes femmes. Elle finit par avoir gain de cause. Dès lors, entre les quatre personnages, c'est le début d'un apprivoisement qui devient de plus en plus harmonieux au fil du temps et des rénovations. Ensemble, ils construisent un lieu agréable et joyeux, qui va même s'étendre jusqu'au premier étage. La façade est embellie, la joie règne. Il y a même ce voisin toujours présent sur sa petite terrasse qui se joint à la petite bande le temps d'une soirée.
Surmonter ses préjugés est en soi une réussite énorme pour n'importe qui, car cela implique de revoir ses propres jugements et reconnaitre qu'ils sont encensés, inadaptés ou encore infondés. C'est l'élément de l'histoire qui m'a définitivement fait le plus plaisir. En outre, j'attire votre attention sur le fait que c,est de la petite fille que part l'initiative. Les jeunes enfants ont souvent plus de jugeote que les adultes en ce sens, car ils sont dépouillés davantage que nous des préjugés. Ce qu'elle a vu avant tout, c'est "l'aura" des deux femmes, qui semblaient joyeuses et amicales. On le perçoit dans le dessin. cela aide le grand-parent à mettre sa méfiance au placard. Et finalement, petit à petit, les personnages apprécie de se côtoyer et d’œuvrer à un projet commun, qui leur sera à tous bénéfique. Tout le bâtiment respire la joie à la fin et j'aime que le voisin ait été inclut dans leur petit cercle. Il avait l'air un peu seul ce personnage et cela a fait écho à la solitude des gens vivant seuls.
C'est une belle histoire avec des dessins sobres, bien desservis par les jeux de couleurs et dont la trame narrative est facile à suivre, même sans texte. Le non-verbal est relativement clair, mais les actions le sont plus.
Une belle trouvaille dans les albums de cette année.