En fait, j'ai trouvé le recueil très inégal (dans l'intérêt que j'ai trouvé aux nouvelles et/ou dans leur écriture) et sans beaucoup de fulgurances, comme si on avait pas oser pousser beaucoup plus loin ce qu'on constate aujourd'hui. Ca doit être parce que Black Mirror a déjà frappé fort et loin sur des thématiques proches ? Parce que c'est un sujet sur lequel je réfléchis particulièrement, dont du coup j'attendais beaucoup ? No sé. Petit retour en tout cas sur chacun des textes :
- Pâles mâles (Catherine Dufour) : j'ai bien aimé comment l'hyperprécarisation et l'obligation de cumuler une quantité invraisemblable de jobs pour continuer à vivre étaient rendues. C'est plutôt bien vu et bien fait !
- Canal 235 (Stéphane Beauverger) : là aussi j'ai bien aimé, les personnages sont bien construits et la société du divertissement qui jette ses ouvriers dès que l'audience diminue est bien représentée.
- Nous vivons tous dans un monde meilleur (Karim Berrouka) : l'intrigue est assez classique dans le genre (gens matriculés, surveillés, promesses d'évolutions sociales...) et ne m'a pas passionnée plus que ça. Un peu long, et les intermèdes didactiques... Dommage de ne pas avoir fait en sorte qu'ils soient intégrés au reste.
- Vertigeo (Emmanuel Delporte) : peut-être la nouvelle qui m'a le plus marquée et que j'ai le plus apprécié. Une quête absurde et violente ; une chute qui l'est encore d'avantage. Gg.
- La Fabrique de cercueils (L.L. Kloetzer) : ??? trop abscons et trop long pour moi. Et sérieux. Qui met 34 parties dans une NOUVELLE ?
- ALIVE (Ketty Steward) : une fausse légèreté qui donne du goût à l'intrigue, relativement classique mais qui reste efficace.
- coÊve 2051 (Norbert Merjagnan) : sentiment mitigé. Il y a une bonne idée mais je n'ai jamais pu retenir l'ordre des chiffres ni ce qu'il signifiait, ça impliquait parfois de se sentir un peu perdue. Peut-être parce que ça ne m'a pas beaucoup intriguée, cette histoire - qui s'étire un peu trop.
- Le Profil (Li-Cam) : c'était bien écrit, l'atmosphère était bien rendue mais... je ne pense pas avoir saisi la fin. Tant pis
- Serf-Made-Man ? (Alain Damasio) : du Damasio x) l'écriture est dynamique, remplie de néologismes qui vont bien. Les personnages sont intéressants, il y a quelques idées qui marchent particulièrement bien, mais l'ensemble ne m'a pas transcendée.
- Miroirs (luvan) : je n'ai pas accroché. Trop de points de vue disparates dans lesquels on doit chercher des liens. Avec le tableau des résultats de recherche, non merci...
- Le Parapluie de Goncourt (Léo Henry) : amusant et décalé. Peut-être un peu trop delayé ?
- Parfum d’une mouffette (Sabrina Calvo) : excellente idée, le cumul des lettres reçues, ça a son effet. Parfois cependant, un peu trop obscur pour moi / facile (ça fait un peu trop écho avec la nouvelle précédente)
L'idée de faire un recueil de nouvelles sur ce thème était chouette. Mais le résultat est disparate et je garde un souvenir plus marquant d'ennui que d'exclamations enjouées.