Bon, ce n'est que le deuxième Zola que je lis et j'ai encore un vrai coup de cœur. Si les tomes peuvent facilement se lire indépendamment les un des autres, j'ai de plus en plus envie de lire la saga des Rougon-Macquart en entier. Je n'ai pas lu Pot-Bouille, ni La Conquête de Plassans donc je ne sais pas trop de quelle tare on parle pour Octave Mouret (car la saga se focalise sur les personnages de la famille des Rougon-Macquart qui héritent d’une tare). Pour moi il semble être un génie du marketing du début à la fin du livre. Je ne connais donc pas son histoire mais je veux la découvrir, de la même manière que Germinal m'a donné envie d'aller sur la trace des Lantier dans l*’Assommoir*, Nana et La bête humaine.


Après Germinal et Au Bonheur des Dames, je cherche encore de quelles descriptions interminables on peut bien parler quand les gens évoquent Zola. Car de nouveau avec ce livre, je les ai trouvées utiles au récit, précises et surtout très immersives pour le lecteur. Quand il se met à décrire toutes les étoffes, les chapeaux, les gants et surtout la foule, on a l'impression qu'il donne vie à un tableau impressionniste. Même les scènes dans les appartements chics parisiens me rappelaient des toiles de Gustave Caillebotte (comme celle-ci).


Au Bonheur des Dames c'est tout un fourmillement de gens. On retrouve d'un côté le point de vue des clients (enfin surtout des clientes) et d'un autre celui des vendeurs. Les premières ne sont que des victimes des stratégies marketings impitoyables du directeur Octave Mouret, qui porte sur elles un regard plutôt réducteur : Ils ne pensent qu'à s'enrichir en satisfaisant leurs instincts de coquetterie grâce à l'apport constant de nouveautés. L'achat devient alors compulsif où les dames les plus névrosées deviennent cleptomanes. Et de l'autre côté, on a le point de vue des vendeurs et tout le mépris que les clients peuvent leur renvoyer à la figure. Mais Zola décrit également leur précarité et la concurrence impitoyable qui règne entre eux où la moindre erreur ou la baisse des ventes dans leur rayon est synonyme de renvoi. Car être vendeur c'est aussi nuire aux autres à coups de commérages immondes pour grappiller leurs places. C'est donc dans cet univers que l'on suit Denise qui débarque de sa Normandie natale et qui va peut à peut se faire une place en tant que vendeuse. Au final, il est très facile de s'identifier à ce personnage qui est impressionné par la capitale et qui a tout simplement peur de se faire manger.


Enfin, on a un dernier point de vue, cette fois-ci externe, sur cette machine infernale. Celui des petits commerçants qui eux se font littéralement dévorés par les grands magasins. Mais Emile Zola n'est pas là pour dire si c'est bien ou pas bien. Il ne fait que nous livrer un témoignage de la fin du 19ème siècle. Pour lui, la modernité est en marche et cela ne sert à rien de lutter contre. Le Bonheur des Dames se développe tout au long du livre, avec des nouvelles idées de réclames, de nouveaux rayons, de nouveaux produits, et de nouveaux quartiers pour les employés, dont les conditions s'améliorent au fil de l'histoire. Le livre se termine en apothéose avec la réalisation d'un chiffre d'affaire record et une fin satisfaisante pour les personnages principaux.


Au Bonheur des dames est un classique qui se lit très bien, il n’y aucune raison d’avoir peur de le lire. L’histoire est prenante et on se laisse facilement emportée par elle grâce à l’écriture immersive de Zola.

Mitzy
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le 27 mai 2019

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Mitzy

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