La chapelle des abîmes et des vies au bord de l'abîme...
Ici nous avons affaire à la sublime plume de Julien Gracq à l'affût de la nature hostile qui peut avaler l'homme, être pétri de passions contradictoires. On manque de se noyer dans les mots précis et denses, comme les trois protagonistes lors de leur nage euphorique au grand large. Jouer avec la mort et la vie entre-imbriqué. Car le héros ; Albert, fou de Hegel le sait sans doute de par son étude de la phénoménologie de l'esprit, "la vie de l'esprit n'est pas celle qui recule devant la mort et se préserve de la pure destruction" la liberté de l'esprit ne se trouve bien dans l'absolu déchirement.
C'est un livre qui évoque des tableaux effrayants et sublimes. Une expérience littéraire inoubliable, quasi phénoménologique. J'aime les textes de littérature et de philosophie peuplés, celui-là en est un grand avec un soupçon de surréalisme. Intense et magnifique.