"Au nom du père" est un cru plutôt fade de Françoise Bourdin, papesse de la romance contemporaine, entre régionalisme et guimauve.
Le père, Gabriel - pour une fois ne gardons pas le meilleur pour la fin - est un patriarche archétypal au possible, ancien champion de F1, au tempérament détestable, misogyne et passéiste, totalement imbu de lui-même, de sa carrière et de sa "réussite". Son épouse, Albane, ne s'y est pas trompée et mène depuis vingt ans une double vie. Quant à leurs enfants, la fratrie composée de Dan, Valentine et Nicolas, ils ne brillent pas par leur personnalité, écrasée par Gabriel pour les deux premiers, et s'inscrivant en rejet pour le troisième.
Dans un décor haut en nature, la Sologne, ses forêts, sa chasse, son val de Loire, la maison familiale abrite secrets, amours et désamours comme à l'accoutumée avec cette autrice. Cette dernière n'a pas dû donner vie à Orléans ou à La Ferté-Saint-Aubin, se contentant de citer quelques uns de leurs prestigieux restaurants - toutefois, je recommande vraiment "Le lièvre gourmand". Et le somptueux domaine forestier solognot s'apparente à n'importe quelle forêt, sans plus d'âme que cela.
Je n'ai pas du tout été emportée par les "destins" de l'ensemble des protagonistes que j'ai trouvés, dans l'ensemble, très stéréotypés. Toutes les relations sont prévisibles, sans même la consolation d'une pointe d'humour ou de dépaysement.