Ce qui m'a marqué dans cette très courte nouvelle du Marquis de Sade, est sans aucun doute, l'affolante actualité de son récit. Une nouvelle traitant, à son époque (XVIIIème siècle), de liberté sexuelle. Et plus précisément d''ouverture d'esprit sur l'homosexualité, mais même, plus largement sur l'acceptation de l'autre dans ce qu'il a de singulier et de différent. Avec certes un côté moralisateur, où l'on semble entendre: "il faut accepter l'autre". Mais qu'il finit par briser grâce au parcours de son histoire, et c'est tant mieux. Il ne se cantonne pas dans un récit moral, il va plus loin et applique directement ses idées pour finir par les parjurer, en y montrant "l'exception qui confirme la règle". Comme une manière de dire: "Voilà, ça c'est ce que je pense, mais la théorie se frotte toujours aux faits et dans les faits, il arrive que la théorie s'évanouisse".



Le contexte est plus fort que le concept
- MC Solaar, La Belle et le Bad Boy



Je n'ai pas grand choses à dire sur ce texte, si ce n'est qu'il m'a touché, et que je l'ai trouvé très juste. Comme un discours bien dit, bien construit et qui démontre par diverses façons que la singularité est un fait, et que ne pas l'accepter et de vouloir la repousser, c'est une idiotie profonde à laquelle l'homme a pour habitude de se laisser tenter.



La plus haute de toutes les folies, disait-elle, est de rougir des penchants que nous avons reçus de la nature; et se moquer d'un individu quelconque qui a des goûts singuliers, est absolument aussi barbare qu'il le serait de persifler un homme ou une femme sorti borgne ou boiteux du sein de sa mère, mais persuader ces principes raisonnables à des sots, c'est entreprendre d'arrêter le cours des astres. Il y a une sorte de plaisir pour l'orgueil, à se moquer des défauts qu'on n'a point, et ces jouissances-là sont si douces à l'homme et particulièrement aux imbéciles, qu'il est très rare de les y voir renoncer... Ça établit des méchancetés d'ailleurs, de froids bons mots, de plats calembours, et pour la société, c'est-à-dire pour une collection d'êtres que l'ennui rassemble et que la stupidité modifie, il est si doux de parler deux ou trois heures sans avoir rien dit, si délicieux de briller aux dépens des autres et d'annoncer en blâmant un vice qu'on est bien éloigné de l'avoir...



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- Augustine de Villeblanche, ou Le stratagème de l'amour

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le 25 févr. 2016

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