Quand on a vu l’adaptation devenue mythique avec Vivien Leigh et Clark Gable, on n’est pas surpris par l’intrigue. Pourtant, ça vaut vraiment la peine de s’enfiler les quelques 960 pages du roman, qui n’est pas qu’une histoire d’amour à la « je t’aime moi non plus », ce n’est pas non plus l’histoire d’une enfant gâtée un peu peste qui s’accroche à un homme qui ne l’aime pas, c’est BEAUCOUP plus riche que cela.
Pour moi, c’est avant tout l’histoire de l’effondrement d’un monde, celui du Sud des États-Unis, avant, pendant, après la guerre de Sécession. Interrogée en 1936 sur son roman, Margaret Mitchell déclarait : « Si le roman avait un thème, ce serait la survie. Qu’est-ce qui fait que certaines personnes traversent les catastrophes et les épreuves de la vie, sans que leurs facultés, leur force et leur courage en soient ébranlés ? […] Certains survivent, d’autres non. Quelles qualités possèdent ceux qui triomphent après s’être battus jusqu’au bout, et dont manquent ceux qui sombrent ? Tout ce que je sais, c’est que les survivants ont l’habitude d’appeler cette qualité « débrouillardise » [gumption en anglais]. J’ai donc écrit sur des gens qui savaient s’en sortir et ceux qui ne savaient pas. » (traduction personnelle qui vaut ce qu’elle vaut…). Et c’est justement cet aspect qui fait toute la richesse du roman : il y a les gens comme Ashley qui s’accrochent avec nostalgie à leur passé doré, et ceux comme Scarlett qui, par nécessité, mettent leur mouchoir dessus car ils savent que le monde dans lequel ils ont vécu n’existe plus.
Un classique !