Dans ce livre-là, on fait le tour du monde avec les personnages qui n'ont a priori aucun lien, si ce n'est l'unité de temps. Ils sont loin de chez eux, en déplacement, le jour du tsunami de Fukushima en mars 2011. Une juxtaposition de petites histoires, de gens qui vivent leur petit quotidien "égoïste", alors même qu'une catastrophe est en cours. Leurs vies sont présentées comme des cartes postales, mais des cartes postales intelligentes, bourrées de réflexion, sur eux-mêmes, sur leur place dans ce grand mouvement qui nous anime, ce carroussel ininterrompu qu'est la vie, enfin, pas si ininterrompu puisque Fukushima leur rappelle leur condition d'humains, mortels.
J'ai adoré ce roman qui va vite, qui nous embarque sur de longues phrases, comme s'il y avait urgence à tout dire. Et les transitions d'une histoire à l'autre sont subtiles comme des vagues qui nous entraîneraient inexorablement à un autre endroit de la planète. Par exemple, on est avec Taha et Yasemin nageant avec les dauphins aux Bahamas, et l'auteur écrit : "rien ne pourra interrompre la quiétude de ce moment dont ils garderont longtemps la trace, bien après leur retour à Istambul, alors que le soir même, à peine débarquée, il n'y aura en revanche pas une seconde de quiétude ni d'apaisement pour Salma...." Ca y est, on est déjà un pied dans l'histoire suivante !
Il y a du souffle dans ce roman-là qui est pour moi, un coup de coeur que je vous conseille évidemment..
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