Dès les premières pages, nous, lecteurs, sommes embarqués par la narratrice sur le chemin cathartique du deuil qu'elle entame après la mort de son père. C'est bien écrit, touchant, souvent drôle mais je suis restée un peu en dehors - comme si la Catharsis avait plus d'intérêt du point de vue thérapeutique, pour elle, que du point de vue du récit lui-même, pour le lecteur.
Malgré tout, si je devais retenir un extrait de ce premier roman, prix du livre Inter 2020, ce serait celui-là :
“Alors, devant ce tableau fou et ces cercueils de piles épitaphés qui ressemblaient un peu à l’oeuvre d’un dément, j’ai cru mourir d’amour et de mélancolie. Une dernière fois, je l’ai admiré pour son esprit original et si mal compris, pour l’élégante précision de ses idées, pour son entêtement insensé à ne s’être jamais autorisé que ça alors qu’il avait tant d’ampleur et pour m’avoir appris à être sensible à la poésie que dégagent les choses modestes. Finalement, j’ai tout remis en place, coincé le sac-poubelle à peine déplié entre deux boîtes, refermé le tiroir et je suis sortie pour changer d’air.” (p. 142)