Si Céline est si méchant, c'est peut-être simplement parce qu'il souffre.
Céline décide de critiquer le pourvoir. Pour Céline, les juifs possèdent le pouvoir. Alors Céline décide de critiquer les juifs.
La lecture est ardue, les multiples répétitions rendent son style plus lourd, plus éprouvant mais drôle parfois, jubilatoire par moment, tellement ses mots semblent exagérés. Certes, Céline n'est pas modéré, ni nuancé. En témoin de son époque face à la tragédie à venir, il livre sa vision du monde à grands coups de poing dans la gueule.
En toute subjectivité.
Les juifs d'un côté, les goys de l'autre. Aryens contre youpins. Cosmopolites contre sédentaires. Pleurnicheurs contre poivrots.
Et il ne prend aucun parti Louis-Ferdinand. Non. Lui, en bon misanthrope, il emmerde tout le monde. Du juif manipulateur, avide de pouvoir et de domination au goy ignare et aviné. Tous les milieux sont écorchés : politiques, artistiques, littéraires, publicitaires, cinématographiques, sociaux.
Il ne fanatise pas Céline, il ne veut convaincre personne, il veut juste vomir sa hargne, son mépris, son racisme viscéral, dire ce qu'il veut, en écrivain libre et il le dit si simplement :
« Je ne veux fonder aucun parti.
Je ne veux pas monter sur l'estrade.
Je ne veux dominer personne.
Je n'ai pas besoin d'argent.
Je n'ai pas besoin de puissance.
Vraiment je n'ai besoin de rien.
Mais je suis chez moi, et les Juifs m'emmerdent
Et leurs manigances me font chier
Je le dis tout haut, à ma manière...
Comme je le pense.
Repos ! »