Plongée poétique dans un autre monde.

Iris est née sourde dans une famille entendante. Proche de ses grands-parents, également sourds, la jeune fille souffre désormais de la solitude. Son grand-père est décédé, sa grand-mère se laisse aller et elle se sent exclue des conversations dans son école où elle est la seule sourde.
Passionnée d’électronique, Iris se réfugie dans les radios vintages qu’elle aime réparer. Un jour, elle découvre l’histoire de Blue 55 en cours d’SVT. Cette baleine, née du métissage de deux espèces de baleines, est comme elle : elle a son propre langage que les autres baleines ne peuvent comprendre. Alors Blue 55 nage seule dans l’océan et fait résonner son chant dans la solitude, sans espoir de réponse...
Touchée par cette histoire, Iris décide de faire savoir à Blue 55 que elle, elle peut l’entendre en lui créant un chant. Pour faire écouter sa musique à Blue 55, Iris va partir à l’aventure et entraîner dans son sillage sa grand-mère dans une quête initiatique qui pourrait se révéler riche pour toutes.

Un récit initiatique qui éclaire avec poésie le monde des sourds et le fond des océans. J’ai aimé le parallèle entre l’atmosphère sous-marine et celle du monde sans sons d’Iris. Le parallèle entre les deux personnages est également intéressant et percutant. Le roman aborde des thématiques intéressantes : l’inclusion, la culture sourde, la solitude des enfants sourds au sein de leurs familles entendantes...

J’ai cependant un peu peur que cette histoire très très longue et immersive dans la vie d’une jeune sourde soit difficile à appréhender pour le jeune lectorat. L’histoire met du temps à devenir « active », l’essentiel des péripéties est concentré sur la fin et j’ai peur que le côté essentiellement psychologique rebute les lecteurs. Au final, je me demande si cet ouvrage est vraiment adapté au niveau 5e... bref, un livre agréable à lire qui souffre pourtant de longueurs mais qui m’a apporté des connaissance sur la culture sourde que je n’avais pas et dont je sors plus riche.