De construction classique, ce roman dramatique mettant en scène un duo de soeurs dont la belle Barbara et les prétendants de cette dernière, n'offre pas beaucoup de suspense au lecteur.
Moins savoureux que "Le secret de Lady Audley", "Barbara" pèche par une certaine monotonie du propos, son action prévisible, ses personnages transparents et un rythme qui va en s'accélérant vers le dénouement mais sans que cela éveille tardivement de réel intérêt. Mary Elizabeth Braddon a pour elle de vouloir mettre à l'honneur des femmes qui se veulent indépendantes - notamment la mère de Barbara et de Florence qui a quitté son mari impécunieux - mais elle les laisse finalement prendre la seule voie réaliste pour une femme de la seconde moitié du XIXème siècle, c'est-à-dire le mariage. Avec "Barbara", elle enfonce le couteau dans la plaie puisque loin du romantisme attendu, ce sont bien des raisons matérielles qui président à la destinée des protagonistes.
Le roman n'est pourtant pas si désagréable à lire, il fournit notamment des informations intéressantes sur la vie quotidienne de différentes classes de la société anglaise et sur sa politique colonialiste aux Indes. C'est seulement dommage que le rendu final semble assez étriqué et superficiel alors qu'il est clair que l'auteure voulait dépeindre un grand drame sentimental.