Comment battre celui qui a le courage de ses vices

Pour celui qui ne connait pas l’extrême droite, il y a des infos’ à capter. En revanche pour celleux qui sont déjà basés sur le sujet, le livre n’est qu’un petit rappel. Il est intéressant afin de donner quelques exemples concrets du réel racisme traversant l’extrême droite et pour débunker le fameux coté social du RN etc.

Dans le but de stopper la progression de l’extrême droite, L.Bantigny donne trois bons axes d’attaque : miser sur la solidarité, considérer nos vies à égale dignité et remettre la honte au racisme.

Si je trouve ces trois points plutôt pertinents, je pense que remettre la honte au racisme en montrant notre propre malaise, comme fait Bantigny dans son livre en arborant son dégout, n’est pas une solution efficace pour abattre l’ennemi. Je ne pus m’empêcher de souffler à chaque mot montrant la répugnance de l’autrice : « abjecte, indécent, déversoir indigne etc. »

Mon expérience est peut-être biaisée, mais les droitards que je connais et avec qui j’ai longtemps débattu, s’en carrent royalement lorsque nous affichons notre indignation et dégout envers eux. Au contraire, ils aiment ça. Ils abhorrent les moralisateurs ; ces discours détruisent leurs bons sentiments, voire pire, ils peuvent réhausser le courage de leurs vices.

De ma petite expérience, je pense que le mode d’attaque le plus efficace est d’afficher leurs propres sentiments à eux en priorité. Pour beaucoup, influencés par une éducation viriliste, ils méprisent les sentiments ; ils se veulent pragmatiques (en imaginant bêtement que ce même pragmatisme serait construit sur une pensée lucide dénuée de tout sentiment, émotion, affect etc.).

Alors je crois, s’il y a des droitards à ramener (parce que pour battre l’extrême droite il est nécessaire de ramener des gens avec nous) la meilleure stratégie est justement de mettre en évidence la vulnérabilité de leur psyché. Le dégout doit être dans leur camp, leur ressentiment doit être affiché. En dévoilant que leur pragmatisme est au service de passions tristes, nous pouvons retourner toute accusation d’irrationnalité. Je pense à Michel Onfray qui oppose les « émotions des wokiste » face à sa capacité de penser, ou lorsque qu’Eric Zemmour accuse Aymeric Caron d’être « un professionnel de la compassion » sans dire par quel sentiment il est lui-même traversé. Gardons l’amour et la compassion et dévoilons leur haine, leur ressentiment et le dégout. Enfin, ils pourront se sentir démunis. Toucher indirectement à leur virilité est la meilleure façon de les frapper de honte : aucune leçon de morale, juste mettre le doigt sur leur faiblesse. Il faut bien faire rentrer dans leur petite tête que leur droitardisme né de leur dégénérescence existentielle.

Voilà, à mon sens, une meilleure stratégie !