M’a déplu, ce que j’aurais cherché dans un livre lorsque j’étais jeune : aucune fioriture, pas de style, pas de superflu. Je ne voulais que de l’histoire, j’ai enfin trouvé un auteur pour ça. Mais du coup, je me retrouve avec un plat sans épice. C’est bien, mais c’est fade. Les premières pages m’ont été difficiles.
Il y a autre chose qui me chagrine. Nicole est communiste ; elle est aussi anti-individualiste. Si le communisme a pour moyen la force collective, sa finalité est l’individualisme. Bien que la confusion soit souvent présente entre les moyens et les fins, les différentes formes de socialisme ont pour horizon la singularité individuelle, la liberté individuelle, la révolution communiste Marxiste a pour mission l’avènement de l’individualisme radical. Nicole, hormis lorsqu’elle affirme vouloir la fin de l’exploitation des individus, ne s’avance pas en ce sens. Peut-être n’a-t-elle pas de grandes bases en théorie politique ; dans ce cas-là sa confusion semble cohérente. Pour Monica, on peut l’imaginer dans le camp libertarien ; les seuls capitalistes à défendre l’individu, avec un amour de la propriété lucrative qui finit toujours par se retrouver au-dessus de l’humain. Ne serait-elle pas confuse elle aussi ?
Bon, j’avoue cette critique politique peut sembler tirée par les cheveux.
Troisième et dernier point négatif, deux situations, m’ont paru extrêmement prévisibles : les deux tours de magie. Ils étaient gros comme l’impact d’une balle de revolver prise en pleine tête.
Pour le reste, tout est positif. L’histoire est (hormis les deux actes prévisibles) globalement surprenante et captivante. Le mélange de fiction avec l’histoire réelle est le bienvenu. La Terre devient un échiquier et l’humanité les pions.
J’ai adoré Nicole, même si je prône l’individualisme (de gauche évidemment, je ne vais pas revenir sur ce que j’ai dit plus haut), et je n’ai pas vraiment eu de sympathie pour Monica.
La fin est ce qu’elle devait être.
Je mets un coup de cœur et un 7/10.