Un roman plein de grâce et de finesse sur le passé, le présent, la nature de l'existence et de l'au-delà. Un texte dense pas toujours facile de lecture, entre deuil et mémoire. La perte de certaines personnes donne l'impression d'avoir été amputé et l'auteur associe l'absence à la sensation du « membre fantôme ». C'est une invitation aux voyages intérieurs. Les petites histoires dans l'histoire sont une belle surprise. Une fin qui interroge car non comprise !
... "La vie est dangereuse, Marion, et tout peut nous arriver à tout moment. Vous le savez, je le sais, tout le monde le sait, et s'il y en a qui ne le savent pas, c'est qu'ils ne font pas attention, et si on ne fait pas attention, on n'est pas complètement en vie. Comment vous sentez-vous maintenant, à ce moment précis ? Malheureux, désespéré. Brisé en mille morceaux. En d'autres termes, dissocié, pas vraiment vous même. Je suppose que oui. Mais si tant est que je sois capable de comprendre ce que je vis en ce moment, je peux dire en toute honnêteté que je ne m'apitoie pas sur mon sort, je ne me répands pas en lamentations ni en gémissements continus. Pourquoi moi ? Pourquoi pas moi ? Les gens meurent. Ils meurent jeunes, ils meurent vieux, et ils meurent à cinquante-huit ans. Elle me manque, c'est tout. C'était la seule personne au monde que j'aie jamais aimée, et maintenant il me faut trouver un moyen de continuer à vivre sans elle."