Beignets de tomates vertes par Brice B
Voilà un moment que Beignets de tomates vertes traînait dans ma bibliothèque, sans que je me souvienne vraiment comment il avait réussi à y parvenir. Ce n'est que récemment, en le découvrant dans une liste de lecture "lesbienne" et en apprenant qu'il avait fait l'objet d'une adaptation au cinéma, que je me suis motivé à le bouquiner.
Ce livre est une sorte de fresque temporelle d'un petit bled de l'Alabama qui s'appelle Whistle Stop, et tourne autour d'un café tenu par deux femmes qui sont un couple lesbien, même si la relation, connue de tous, n'en porte jamais le nom. Idgie est un peu garçon manquée, tandis que Ruth est l'amie de toujours dont le mariage est tombée à l'eau, mais lui a offert un enfant.
Autour de ce café gravide un petit village, avec son shériff, son école, son racisme édulcoré, sa gare de train, sa gazette, ses grandes espérances et ses petites déconvenues. L'histoire est narée de plusieurs points de vue et à plusieurs époques : parfois le récit d'un fait divers par un personnage en 1924 est détaille par une brève de la gazette de 1932, et on apprend le dénouement de l'histoire par le récit de Ninny Threadgoode, pensionnaire d'une maison de retraite, en 1986.
Ces passages d'une époque à une autre, d'une source à une autre, font que la lecture de ce roman est tout sauf ennuyeuse. Dans cette amérique en crise, en proie à la ségrégation raciale, l'histoire farfelue de ce couple de bonne femmes qui lutte à sa manière contre les drames de son époque est souvent hilarante et toujours touchante.
Jamais ennuyeux, le découpage en chapîtres très courts en rend la lecture encore plus facile. C'est un bien joli roman, une histoire originale pour l'époque.