Un beignet de tomates vertes s'il vous plaît !

En allant rendre visite à sa belle-mère à la maison de retraite, Evelyn Couch n'a certainement pas imaginé une seule seconde qu'elle ferait une rencontre qui va complètement bouleverser sa vie de femme au foyer, dépressive et complètement paumée. La personne en question est une dame de 86 ans qui, au fur et à mesure des visites d'Evelyn, va lui raconter sa vie dans le sud américain des années 20-50 en l'amenant dans un tourbillon de souvenirs tour à tour drôles, tristes, heureux ou tragiques. Le lecteur est entrainé en même temps qu'Evelyn dans un monde aujourd'hui disparu, habité par des personnages hauts en couleurs et particulièrement attachants. On assiste à la grande dépression (le krach de 1929) et la horde d'affamés qu'elle a jeté sur les routes, au racisme ambiant et les intimidations du Klu Klux Klan mais également à la solidarité, la convivialité et au courage de défendre ses opinions à l'encontre de l'ordre établi et de la pression sociale. Petit à petit, les souvenirs, le pragmatisme et l'humour inoxydable de la vieille dame vont amener Evelyn à sortir du marasme dans lequel elle est plongée, à reprendre sa vie en main et à s'affirmer en tant que femme.
Loin du cliché du roman féministe, ce livre est plutôt un témoignage sur deux époques bien éloignées vue à travers les yeux de femmes avec une place prépondérante laissée aux sentiments et aux émotions . Peut-être, cela en fait-il un livre qui parle plus aux femmes (bien que je ne croie pas du tout que la sensibilité nous soit réservée) mais c'est tout. L'aller/retour entre les époques permet de voir à quel point la société (américaine) a changé en 50 ans. On sent également infuser une certaine nostalgie pour ce passé où la vie était, selon la vieille dame, certes plus dûre mais tellement plus « simple » et belle. L'histoire d'amour entre deux des personnages féminins, au centre du récit, est particulièrement captivante et émouvante peut-être parce que l'auteur a pris le parti de ne pas parler de séxualité (ce qui, sans aucun jugement de ma part, peut être source de gêne) mais exclusivement de sentiments. En espace de quelques pages on passe de l'émotion au rire, puis, tout aussi rapidement aux larmes et une fois qu'on a commencé à lire on ne peut plus s'arrêter. Un très beau livre que je conseille sans aucune réserve.
sakApuces
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le 1 juil. 2011

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