Bel Dubois, 24 ans, arrive dans le Maine, sur Raven Island, pour travailler comme secrétaire particulier de Conrad Ravencroft, propriétaire de Heatherock, le seul manoir de l’île. Il a été recommandé par son père, dont il n’a plus de nouvelles depuis plusieurs années, pour prendre sa suite lorsque celui-ci est mort.
Dès son arrivée, il est troublé par l’atmosphère, sombre, humide, froide, une forêt mystérieuse, des falaises donnant sur un océan déchaîné, un manoir plein de courants d’air… Il fait la connaissance du personnel : un majordome hostile, une intendante mélancolique, une cuisinière bavarde, un jardinier sympathique et de son employeur, Conrad Ravencroft, aussi froid et sombre que son manoir, méprisant, hautain.
Et une seule consigne, impérative : ne jamais mettre les pieds dans l’aile ouest.
Les rapports entre Conrad et Bel démarrent de façon assez conflictuelles, Conrad semble jouer avec Bel, tel un animal avec sa proie, et le jeune homme ne sait plus sur quel pied danser, tenaillé par l’attirance qu’il ressent pour cet homme fascinant, qui souffle le chaud et le froid, qui dégage une aura de danger, qui semble l’ignorer pour ensuite être jaloux de son amitié avec le jardinier. Et Bel est en plus tenaillé par la curiosité : qu’est-ce qui se cache dans l’aile ouest ?
Mais le passé finit toujours par nous rattraper, peu importe qui l’on est, peu importe où l’on se cache, peu importe où l’on essaie de fuir…
Troisième opus des contes version Axel et Evan et ils s’attaquent à du lourd : la belle et la bête, histoire archi connue, vue au cinéma dans de multiples versions, de la plus ancienne en 1946 avec Jean Marais (ma préférée mais je suis une puriste et ce n’est pas le sujet) à la plus récente avec Vincent Cassel, en passant par une adaptation pour adolescents (Sortilège), sans compter les diverses séries et animés.
Et encore une fois (mais ce n’est pas une surprise pour moi), c’est une réussite. Ils ont réussi à créer une atmosphère sombre, angoissante, anxiogène, tout au long de ma lecture, j’avais l’impression de sentir le froid du manoir, les embruns, l’humidité, la noirceur… et tout ça s’estompait au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, comme si peu à peu, la lumière et la chaleur revenaient, avec le parfum des roses. J’avais déjà aimé l’ambiance de Sweet home, et je trouve qu’ils ont progressé avec ce roman.
Et on en parle de cette superbe couverture ?
Bref, j’ai une nouvelle fois été embarquée dans le monde d’Alex et d’Evan, qui arrivent à chaque fois à se renouveler tout en restant les mêmes. Chapeau bas, les gars !