Sacrée famille pour un sacré roman !
Vous souvenez-vous de l'affaire Maddie, cette petite anglaise de quatre ans dont la disparition a fait l'objet d'une médiatisation démesurée il y a cinq ans (Madonna, la Reine d'Angleterre et le Pape y avaient notamment participé) ? L'enquêteur avait même publié un livre, retiré de la vente quelques semaines plus tard, où il assurait que les parents avaient monté une histoire d'enlèvement pour cacher la mort accidentelle de leur fille.
Arthur Dreyfus prend ce fait divers comme point de départ de son second livre pour en faire non pas un récit journalistique mais un vrai roman. Maddie McCann devient un petit français de sept ans, Madec Macand. Il meurt accidentellement, sa mère se débarrasse du corps et monte la plus grande arnaque à l'enlèvement du siècle !
Le talent du jeune romancier est d'avoir passé plusieurs dizaines de pages à nous raconter la vie de la famille Macand : nous découvrons l'ennui, les habitudes qui forment le couple parental, la domination de la mère, la solitude d'un enfant différent de frères turbulents. Arthur Dreyfus parvient à ce qu'on s'attache à Madec, afin que sa mort et le rôle de la mère soient plus terribles.
Sa satire sociale vire alors au thriller, glaçant mais non sans humour. Comme lors de "La synthèse du camphre", son premier roman, lire Arthur Dreyfus n'est pas de tout repos.
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