En octobre 2020, dans le cadre de mes études, j'ai découvert le phénomène de la rentrée littéraire, quelques livres ont retenu mon attention, dont celui-ci. Toute ma critique repose sur l'intrigue du livre, je ne peux donc que spoiler ce qui se passe dans ma critique.
En soi c'était intéressant, de plus en plus prenant après quelques chapitres, mais il y a quelques défauts. Je m'attendais presque à une secte religieuse bien plus horrible que ça, certes la pression psychologiques et les propos tenus sont affreux, mais une fois que Sixtine s'enfuie, je m'attendais limite à une plus grande tracte par sa famille. Peut être un père qui garde contact avec elle, le retour d'Agnès, le développement de ses frères et sœurs autre qu'Henri qui disparaît et redevient un "homme convenable" très vite. Peut être cela aurait été trop cliché et très manichéen mais du coup, la fuite de Sixtine m'a paru davantage comme une mère qui pète les plombs et qui veut qu'on lui foute la paix qu'une femme qui remet en cause toute son éducation (d'ailleurs, je trouve qu'il manque ce point-là, quitte à rester croyante, j'aurais aimé avoir une plus grande remise en question et découverte sur l'horreur de ce que sont les Frères et soeurs de la Croix). Education qui d'ailleurs, donne la chair de poule, je me demandais vraiment si on était en 2012 durant les premiers chapitres.
La mort de Pierre-Louis m'a surprise, d'ailleurs j'ai aimé les références au monde réel, notamment avec le mariage pour tous. Je me suis même demandé si les quelques groupes de musiques cités (ainsi que la secte religieuse) étaient réels ou inspirés de véritables évènements, tout comme la manifestation et le personnage d'Antoine Fabre. Ce livre me rend un peu frustrée car j'aurais aimé qu'il dure plus, un cheminement de dix ans peut-être, une emprise plus longue et un détachement plus marquant pour Sixtine. Peut être même détaillé un peu plus Pierre-Louis (ça et sa relation avec Mélanie dont j'ai eu l'impression qu'elle arrivait comme un cheveu sur la soupe), insérer la violence conjugale, l'hypocrisie de ce dernier avec ses actes et ses prières...
La deuxième partie où Sixtine fuit manque également de développement, comme la manière dont elle pourrait en s'en sortir, repartir à 0, travailler, remettre en question sa foi et son éducation. Si j'ai été un peu perdu au début avec le nombre des personnages, ce fut complètement le cas avec l'insertion des personnages secondaires dans celui-là (Din par exemple...). J'ai également l'impression qu'on joue pas mal dans les clichés, passant d'un extrême à l'autre avec le groupe de Pawel, Lydie... En parlant de Pawel, la fin ouverte m'empêche d'être satisfaite quant à son histoire avec Sixtine (dont le rapprochement est un peu vite expédiée à mon goût), j'espère en tout cas qu'ils se retrouveront plus tard.
Enfin, l'insertion des lettres d'Erika étaient intéressants mais encore une fois, le fait qu'il s'agisse de la mère de Muriel ne change pas grand chose : on sait la vérité sur son passé mais cela aurait été bien plus intéressant si on savait bien plus tard, vers la fin par exemple, qu'il s'agissait de la mère de Muriel (par exemple cette dernière aurait changé son prénom pour un prénom plus rangé, plus propre, si elle simule la mort de ses parents, elle aurait été capable de faire ça). Et à l'inverse, on ne développe pas plus que ça son personnage, ni Bruno ou Daniel. Récit intéressant certes mais qui pour moi, tombe un peu à plat car très vite prévisible.
Je parais très critique mais en réalité j'ai aimé cette histoire. Je dévorais les chapitres, je suivais Sixtine, seulement j'aurais aimé plus d'approfondissement. Un tome 2 m'étonnerait mais on a cette envie d'en voir plus dans ce voyage. Une bonne découverte quand même.