Que la montagne est belle ! Qu'il est bon et grisant d'être jeune en pleine bourre et s'entrainer comme une mule sans que cela ne soit une contrainte, sans douleurs. Petit à petit le corps se sculpte sans prendre de masse, les tendons se solidifient à l'image de cables d'acier, les doigts se transforment en serres d'aigle. Enchainer les tractions, les pompes. Faire 100 tractions, 100 pompes c trop facile (Alain Robert est capable de planter 700 tractions en une heure !) et pas la peine d'en faire 200 ou 300. Alors il faut lester et ainsi prendre plus de force pour lever tout son poids sur un seul bras, deux doigts voire un seul. Evidemment la technique. Elle s'apprend en falaise et nulle part ailleurs. Pour le mental c'est autre chose certains grimpeurs n'auront jamais un gros mental et flipperont lorsqu'ils doivent s'engager au dessus des points, engager le bifteck comme on dit. Pour eux il ne peut être question de grandes envolées en montagne. D'autres, naissent avec et cela fait toute la différence !
Sortir ! Aller en falaise tout le temps. Cet univers magnifique est le laboratoire de la montagne où entre deux voies on se prélasse, on assure le copain, on dégoise un moment avant de bourriner à nouveau. Enfin courir sur la terre, dans les pierriers, dans la neige, monter, descendre sans même penser au sac qui entame le dos car l'objectif est là et il faut le rejoindre.
Petit à petit le corps devient un nerf de boeuf, une barre de fer qu'un mental de feu active pour l'objectif, les objectifs !
Tant de sommets, tant de voies ! Comment faire ? Une seule vie c'est trop peu.
Bérhault c'est tout ça ! Il est un falaisiste hors norme gourmand de montagne et bien sur comme tout les grands un bourrin ultra résistant mais finaud qui ne calcule pas et qui s'adapte à presque toute les conditions, situations ou itinéraires.
Enfin dernières qualités nécessaires que possédait ce fer de lance de l'escalade et de l'alpinisme le courage et l'abnégation sans lesquels nul exploit n'est possible.
Tout ces exploits vous les lirez sous la plume de Michel Bricola et dominique Potard et vous serez soufflés.
La valeur d'un grimpeur de haut niveau n'est pourtant quasiment pas reconnu le public (gorgé de football) ne se rend que très peu compte et puis ces quêtes inutiles parfois si lentes le laisse de marbre. C'est peut être là où le rêve de Bérhault s'est brisé.
Enfin n'étant finalement, au bout du compte qu'un homme il glissera, se tuera et rejoindra au panthéon tous les grands noms de la montagne.