Critique de Nocéan par BrTVS
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le 1 déc. 2023
Avec sensibilité et humour, Manu Causse brosse le portrait d’un ado écorché dans l’image de sa virilité et du lui-même. Cette image qu’on a de soi, des autres, que l’on revoie aux autres ou que la société nous impose. Cette image aussi qui forme nos fantasmes. C’est elle, cette notion de « l’image » et de sa façon d’agencer le « virilisme », qui domine tout le roman et son personnage principal. Au delà de Grégoire, le portrait dessiné par Manu Causse est celui des fantasmes de l’adolescent et de la manière dont ils se nourrissent.
Des vestiaires du lycée à sa chambre, Grégoire s’enferme dans un schéma de honte : il aurait une petite bite et sa vie sexuelle et affective serait condamnée avant qu’il n’ait même imaginé en avoir une. C’est dans l’écriture qu’il trouve refuge face au harcèlement subi, à sa honte (d’être hors norme, hors virilité). Dans l’écriture il fait son « éducation sentimentale et sexuelle » ; ses fantasmes dactylographiés vont peu à peu agir comme un dialogue avec Kika, qui subtilement le pousse à affiner « son écriture », jusqu’à ce que l’image dominatrice virilisante des premiers textes soit épurée de ses scories toxiques. La fiction des fantasmes de Grégoire prend, à mesure qu’elle s’ajuste, plus de place dans le récit, jusqu’à devenir complètement partitionnée et offrir une lecture alternée entre Grégoire et Cloé (son alter-ego féminin dans la fiction aussi puissante et sexuelle que lui se sent diminué).
Si l’idée est intéressante et bien menée, elle demande parfois « l’effort » de poursuivre la lecture.
Créée
le 1 déc. 2023
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