Kerouac connait la célébrité, il est sacré "roi des Beats" ... la machine est en marche. Mais impossible pour l'homme qu'il est de supporter une telle exposition médiatique, un tel engouement. Il décide alors de se réfugier à Big Sur en Californie, dans la cabane d'un ami. Il veut oublier, ne serait-ce qu'un instant, le tumulte qui l'accompagne. Finit les embardées à travers le pays, les beuveries d'une semaine et les considérations littéraires avec n'importe quel inconnu. Kerouac médite des enseignements zen et est en quête d'une paix intérieure, d'un renouveau ... enfin, c'est ce qu'il essaye de se faire croire. Car il ne tiendra pas face à l'appel de la ville, des amis et de la bouteille. Il nous embarque alors dans une douce, tout du moins au début, descente vers la folie. Kerouac souffre, Kerouac gémit, et nul ne saurait trouver le bon remède. Il repartira pour Frisco, retrouver pense t-il un autre apaisement ... ce qui finira de l'achever, de le remettre en selle et de le propulser à nouveau dans cette vie qui l'a rendu célèbre.
Un grand livre qui transpire la démence et nous éclaire un peu plus sur cet auteur. Certains côté ne sont pas sans rappeler Le Horla de Maupassant : cette vertigineuse plongée au cœur d'une folie furieuse que rien n'arrête, pas même la plus grande des volonté.