"Que le vent sous vos ailes vous porte où le soleil fait route et où la lune chemine !"
Je sens déjà fondre sur moi les adorateurs de ce cher Tolkien, suffoquant à l’affront que je lui fais avec mon petit 7/10 timide. Peut-être aurais-je bien mérité cette tempête de désapprobations, peut-être n’ai-je rien compris à ce chef d’œuvre, ou alors peut-être que tout cela n’est qu’affaire de goûts et que les pérégrinations du petit hobbit ne m’ont tout simplement pas transportée.
Bilbo le Hobbit est mon premier Tolkien. Je ne voulais pas m’attaquer d’emblée à un gros pavé, tel Le Seigneur des Anneaux. Je me le garde à la limite pour mes vieux jours, en maison de retraite, entre deux courses de fauteuil roulant.
Je ne connais de l’univers de Tolkien que la réécriture de Jackson finalement. Je n’ai donc pas pu empêcher mon cerveau de calquer les décors et les ambiances des films sur ce que je lisais. Peut-être que cette manière de faire fut une erreur, mais il était difficile de faire autrement.
Loin de moi l’idée de dire que je n’ai pas aimé. J’ai trouvé le récit plaisant, le personnage de Bilbo sympathique et l’univers fort bien travaillé. Je n’ai jamais vraiment eu envie d’arrêter en me disant que finalement la destinée du hobbit me laissait totalement indifférente. Pour moi, le gros point noir fut le voyage pour arriver à destination.
En effet, le récit débute chez Bilbo où viennent s’incruster treize nains qui évoquent un trésor gardé par un dragon. Ils souhaitent récupérer ce qui s’avère être leur héritage volé. Des tonnes d’or gardés par une bien effrayante sentinelle.
Déjà, le coup des treize nains, j’ai vraiment eu du mal, et ce jusqu’au bout. Sur les treize, on n’arrive à en distinguer environ 5 : le chef, les deux plus jeunes, le gros, le sympa qui aime bien Bilbo. J’ai trouvé cela vraiment dommage quand on pense qu’ils représentent l’essentiel de la troupe qui part dans cette folle aventure. Il m’était quasiment impossible de les imaginer tous ensemble à chaque pérégrination. Encore maintenant, je n’arrive pas à saisir l’intérêt d’un tel nombre.
Ensuite, je dois avouer que l’histoire en elle-même m’a un peu déçue. A la manière d’un conte pour enfants, on passe d’une épreuve à une autre comme on enfile des perles. Ils sont prisonniers quelque part, ils arrivent à s’échapper. Point. Cela au moins trois fois de suite. Bien sûr, ils rencontrent des personnages fort intéressants et l’écriture ne laisse rien à redire, mais j’avoue que je me suis parfois ennuyée.
Car entre le conte pour enfants simpliste et une façon finalement très adulte de rédiger son récit, Tolkien offre une histoire qui manque un peu de rythme.
Et quand enfin la petite troupe arrive chez Smaug, il ne se passe finalement pas grand-chose. Peut-être suis-je dure, mais malgré une lecture agréable et surtout un personnage principal vraiment très attachant, j’ai refermé le livre avec la faim.
Espérons que Les Enfants d’Hùrin, mon prochain Tolkien programmé, sera à même de me rassasier.