Bilqiss est une jeune femme dans un pays musulman. Femme, veuve, sans enfant, sans famille, elle a en plus un esprit libre et borné. Un jour, alors que le muezzin est complètement saoul, elle décide de le remplacer. Mais qu’une femme fasse entendre sa voix est un crime. Passable de la condamnation à mort, par lapidation.
On retrouve alors Bilqiss en prison et lors de son procès. La jeune femme n’a plus rien à perdre, elle use alors de tous ses arguments, de tout son franc parlé pour son réquisitoire contre les hommes qui ont détourné la parole de Dieu. Accusée de perversion car on a trouvé chez elle entre autre une aubergine non tronçonnée, elle fait remarquer que la perversion est certainement plus dans l’esprit qui voit en l’aubergine un objet phallique (sans parler d’un manque de modestie flagrant) plutôt que chez la personne qui conserve le légume au frigo !
Cette femme se dresse contre les hommes, seule contre tous, uniquement pourvue de sa langue acérée.
Autour d’elle, deux autres voix se font entendre, le juge, homme de pouvoir, mais ici classé dans le clan des lâches par Bilqiss. Pourtant, il fait traîner le procès en longueur, retardant la condamnation, laissant parler la jeune femme dont il est de plus en plus séduit par les arguments. Puis une journaliste américaine arrive, Léandra, touchée par la tragédie, mais totalement étrangère à la culture qui l’entoure.
Ces trois voix dressent un portrait cruel de la société, toujours avec une pointe d’humour et d’ironie contrebalançant le tragique de la situation. Un roman qui met en lumière la condition des femmes et laisse libre court aux rancœurs d’une femme qui a perdu foi en les hommes, mais non en Dieu.