Le combat de boxe, paradoxe avec celui contre le racisme aux E-U.
"Allez moricaud, rentre lui dans le chou, à ce cochon de nègre!
_ Sors lui les tripes, bon Dieu !
_Eh bien, quoi, les mal blanchis ! Vous allez vous décidez à vous battre, oui ?" [...]
Pendant quatre rounds, quatre rounds épuisants, nous ne cessâmes de combattre avec ardeur, frappant, cognant méchamment, grognant, crachant, jurant, saignant. La honte et la colère de nous être laissé duper s'infiltrait dans nos coups et le sang coulait de nos yeux, nous aveuglant à moitié. Notre haine pour les hommes que nous avions essayé de tromper passait dans les coups que nous nous donnions. Les Blancs faisaient durer les rounds jusqu'à cinq minutes et nous n'osions ni l'un ni l'autre demander l'heure de peur d'etre mis knock-out par surprise. Quand nous fumes sur le point de nous effondrer d'épuisement, ils nous séparèrent.
Je me sentais incapable de regarder Harrisson. Je le haïssais autant que je me haïssais moi-même. Serrant mes cinq dollars dans mon poing, je rentrai à pied chez moi. Par la suite, nous nous évitâmes, Harrisson et moi. Les blancs essayèrent d'organiser un nouveau combat, mais nous eûmes assez de bon sens pour refuser.J'entendis parler d'autres exhibitions du même genres avec d'autres noirs, mais chaque fois que j'entendais les blancs parler de matches de boxe, je me défilais prestement. Je sentais que j'avais fait quelque chose de malpropre, quelque chose que je ne pourrais jamais expier vraiment.
Voici donc une des scènes du livre, qui représente bien l'idée du racisme et de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, au travers de ce combat de boxe entre les 2 noirs, combat qui est un paradoxe avec le combat contre le racisme en Amérique.