Les afro-américains ont subi l’esclavage, la discrimination, la ségrégation pendant des siècles.
On le sait car on l’a appris à l’école, car on l’a vu dans des films, car cela fait partie de notre culture générale et que ça existe encore de nos jours. Mais quand Richard Wright nous le raconte, car c’est sa vie, sa jeunesse dans le Sud des USA dans les années 20, cela prend tout de suite une autre dimension…
Il devait emprunter la carte d’un blanc (juif et sympathisant afro-américain, logé à la même enseigne que les noirs par les blancs racistes) pour pouvoir emprunter des livres à la bibliothèque prétextant faire la course pour un blanc. L’entrée des cinémas, des bars, lui était interdite. La faim, les déménagements, la quête de petits boulots (au service des blancs la plupart du temps), l’économie du moindre cent pour préparer un départ dans le nord plus accueillant, étaient son lot quotidien.
Elève brillant malgré une scolarité décousue, il découvre l’écriture, les livres et à travers eux développe sa personnalité, son mode de penser, et se forge un caractère à toute épreuve. Il sort des clichés du pauvre noir obéissant, des « Oncles Tom » asservis et décide de croire et d’espérer qu’une vie meilleure est possible pour lui.
Richard Wright est devenu l’un des premiers écrivains afro-américains à succès. Ecrit comme un roman, ce récit magnifique nous plonge dans le quotidien et les difficultés éprouvées par un noir dans un sud blanc, raciste et cruel, berceau de l’esclavage.