Il y a des livres qui ne laissent pas indifférent. Sur la 4ème de couverture, j’ai lu une phrase d’accroche qui disait « un livre coup de poing ». C’est peu dire. Un livre coup de poing, prise de karaté, combat de boxe remporté par le livre par KO, … On peut y aller avec le champ lexical des sports de combats…
La vraie vie raconte en un condensé, qui va droit au but (mais je ne ferai pas de métaphore footballistiques, promis) l’histoire de la narratrice, une jeune fille de 10 ans qui a une vie… merdique. Un père violent, alcoolique, et qui voue une passion aux animaux morts qu’il chasse et qui vivent empaillés dans le bureau. Une mère insignifiante qu’elle compare à un être unicellulaire, un cocon familiale malsain et peu propice à une enfance dorée. Seul le petit frère Gilles, semble apporter réconfort et douceur à la jeune fille. Ils sont très proches et très complices. Du moins jusqu’à ce qu’après une vingtaine de pages, un évènement traumatisant viendra anéantir le petit frère pour changer son esprit en monstre grandissant, à l’image du père. A partir de ce moment, tout ira de plus en plus mal et la narratrice tentera de s’élever seule pour améliorer sa condition, son futur, et pourquoi pas sauver son frère et trouver la vraie vie qu’elle mérite.
L’écriture de ce livre est incisive, crue et enivrante. C’est horrible mais on continue, on est accro. Je n’ai pas pu m’empêcher quelques comparaisons avec Débâcle de Lize Spit, autre roman belge à succès, cauchemardesque. Il faut dire que dans celui-ci, on prenait son temps. On savait que ça allait dégénérer, mais une certaine longueur épargnait le lecteur pour quelques pages… Ici, on y va ! Et pas de main morte. Le roman est court et ne perd pas de temps en fioritures.
Je mets en garde les cœurs fragiles, vous allez souffrir en lisant ce livre.