Catherine Dufour ne s'en cache pas : elle "pille" les auteurs qu'elle aime pour écrire ses propres romans. En lisant ces deux premiers tomes de sa saga "Quand les dieux buvaient" réunis en un seul volume, difficile en effet de ne pas penser à Pratchett que Dufour aime particulièrement. Malheureusement, si l'écriture de Terry Pratchett est claire, celle de Catherine Dufour part dans tous les sens au point de parfois perdre le lecteur : analepses, prolepses, très nombreux personnages, explications données cinquante pages plus tard... Il y a parfois de quoi perdre pied tant ce livre est foisonnant.
Cela donne un premier tome amusant au début mais très vite un peu lourdingue : on a parfois l'impression que même l'auteur ne sait pas trop où elle va avec ses parodies de contes de fée. Toutefois, s'il ne plaira pas à tout le monde, l'humour de Catherine Dufour me plaît bien. La dernière partie du premier tome se révèle néanmoins plutôt plaisante, et 'L'Ivresse des providers", le second tome présent dans ce volume, est un cran au-dessus. Situé cette fois-ci à notre époque, l'aventure cybernétique est tout aussi touffue mais déjà plus maîtrisée, un poil satirique, avec un final plutôt surprenant. Les personnages y sont plus attachants, et l'humour moins forcé.
Si j'ai failli lâcher en lisant le premier tome, ce second tome m'a vraiment fait apprécier l'univers complètement barré de Catherine Dufour (mais je préfère quand même largement l'élégance, la finesse et l'esprit de Terry Pratchett) au point de vouloir découvrir la suite.