Lisez-le.
Le livre est simple à lire, l'auteur écrit surtout des livres pour adolescent à ce que j'ai cru comprendre. Mais d'un point de vue anthropologique le livre et génial. Bon certes, ça reste une...
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le 3 mars 2015
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Je résume ici l'ouvrage d'Elise Fontenaille N'Diaye, livre court et facile à lire qui nous renseigne sur le sort des victimes des premiers camps de concentration (et première politique d'extermination ethnique) allemands de l'histoire.
Les Allemands ont "investi" le sud-ouest africain de 1883 à 1916. Dans la future Namibie vivaient en majorité les tribus pastorales christianisées Namas ("Hottentots" - 20 000) et Héréros (80 000).
Les Basters, descendants de Namas et de Boers, ont servi de guides pour les troupes allemandes, et ont fourni une partie des témoignages qui ont constitué la base du "Blue book" rédigé par Thomas 0'Reilly à la demande de la Grande Bretagne en 1917, mais dont tous les exemplaires ont été détruits sous la menace allemande de publier un "White book" sur les crimes des alliés dans leurs colonies. Comme le rapport Brazza, le document oublié et supposé détruit a été redécouvert par hasard, ayant survécu ici sous la forme de microfilm.
Les Cubains avaient connu les premiers camps de concentration de l'histoire, créés par les Espagnols à la toute fin du XIXe siècle, les Boers ceux des Anglais au tout début du XXe. Les barbelés ont rapidement servi à parquer autre chose que les bêtes.
Quelques mois après la "conférence de Berlin", rencontre au sommet où les Européens se partagent l'Afrique, Bismark envoie en septembre 1885 Goering senior (le père du maréchal du 3e reich) faire signer aux chefs de tribus la cession de leurs territoires. Curt von François lui succède comme gouverneur, et le 12 avril 1897, commande le massacre du clan Nama du réfractaire Hendrik WItbooi. L'écho négatif en Europe incite le kaiser à remplacer François par le diplomate Theodor Leutwein, mais en 1904, les crimes répétés des Allemands provoquent la révolte du Héréro Samuel Maharero, et Leutwein est remplacé par Lothar von Trotha, qui s'est déjà illustré par le massacre des Boxers en Chine en 1900 et autres activités de plein air en Afrique de l'Ouest.
Le harcèlement militaire effectué par Trotha conduit Maharero à regrouper sa tribu au seuil du Kalahari, où un assaut va les repousser, piégés dans un désert dont les points d'eau ont été empoisonnés. Trotha fait exécuter les gens restés dans leurs villages. Le Nama Hendrik Witbooi déclenche une guerilla qui connaîtra des succès, jusqu'à sa mort.
En janvier 1905, l'extermination systématique des indigènes est interrompue et ils sont capturés et enfermés sur Shark Island. En janvier 1908, sur 3500 prisonniers, les 200 survivants seront grâciés par le kaiser. 15 000 Hereros et moins de 20 000 Namas subsistent.
"Eugen Fischer (...) est étudiant d'Alfred Ploetz, fondateur de l'eugénisme en Allemagne. (...) on dit qu'il serait arrivé peu avant la fermeture des camps de Shark Island et de Swapkomund, et [aurait] stérilisé de force des dizaines de captives afin d'être sûr que de tous ces viols ne naisse pas une génération de métis "allemands". (...)
La conclusion de ses recherches est toujours la même : le métissage mène la race blanche à sa perte, et l'on doit l'empêcher par tous les moyens (...) En 1933, à peine au pouvoir, Hitler nommera Eugen Fischer recteur de l'université Friedrich-Willelms à Berlin."
"Fischer formera le docteur Joseph Mengele. Avant cela, Fischer et ses assistants étudieront une population de 600 enfant métis issus de soldats noirs français et de femmes allemandes, suite à l'occupation de la Rhénanie par les troupes de Mangin en 1920 et 1921 (...) il les fera tous stériliser.
Pendant la seconde guerre mondiale, il se livrera à des expériences sur des prisonniers Roms, Africains et métis, qu'il enverra ensuite à la chambre à gaz ; il fera également procéder à l'euthanasie de milliers de malades mentaux.
Après la défaite de 1945, il ne sera jamais inquiété, comme d'ailleurs la plupart des médecins éminents de Hitler. Il finira sa carrière à l'université de Fribourg, honoré, respecté, jusqu'à la fin de ses jours. Il mettra à profit sa retraite pour écrire ses mémoires : Rencontres avec les morts.
Il fut un grand ami et un ardent prosélyte du philosophe Martin Heidegger (...)
Son précis de race et hygiène, que Hitler lut en prison sera même republié de son vivant, à la demande de ses admirateurs, en 1961."
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le 27 oct. 2019
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