Blues bar
6.6
Blues bar

livre de Ace Atkins ()

Un sympathique polar sur fond de blues

Travers, ancien joueur de foot américain devenu musicologue est prof à l'université de Tulane. Grand fan de blues et chasseur de bluesmen oubliés (un genre d'Alan Lomax version moderne), il sillonne les clubs du delta et les jukejoints miteux, en espérant mettre la main sur la perle rare. Le gars est aussi l'un des piliers du Jojo's bar, un club de blues de la Nouvelle Orléans dont les patrons sont un peu sa seconde famille depuis la mort de ses parents. La femme du tenancier, Loretta, est une ancienne chanteuse de blues, mais aussi et surtout la soeur d'un célèbre chanteur de soul de Memphis (le personnage n'est pas sans rappeler Leroy Carr). Alors que ce dernier avait disparu il y a plus de trente ans, après le meurtre non élucidé de sa femme et de l'un de ses musiciens, voilà que deux maffieux de Tunica déboulent dans le bar de Loretta, visiblement à la recherche du fameux Clyde James. Loretta demande alors à Travers (le musicologque) de l'aider à retrouver son frère avant que la mafia ne lui mette le grappin dessus. Commence alors une enquête, qui mène le lecteur à travers une bonne partie du delta, une région dont l'âme disparait peu à peu, en même temps que les vieux bluesmen qui hantaient les jukejoint de la région.

Un chouette petit polar sur fond de delta blues. Ambiance sud profond garantie. Honnêtement, le blues est surtout un decorum, mais c'est suffisamment bien foutu pour qu'il ne s'agisse pas simplement d'une épaisse couche de vernis. On sent que l'auteur éprouve une grande passion pour cette musique et toute la culture qui en découle. Le roman est traversé par ce fil directeur, qui sans être l'élément principal (ça reste un polar), constitue un repère tout au long de l'histoire. Le scénario tient suffisamment la route pour maintenir l'attention du lecteur durant près de 500 pages et l'humour omniprésent fait de certains passages un véritable régal. C'est vif, drôle, enlevé et vraiment bien écrit. A recommander donc.
EmmanuelLorenzi
7
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le 9 nov. 2012

Critique lue 155 fois

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