"J'ai commencé en pleurant"
Voilà de quelle façon débute la biographie de Bob Marley écrite par Stephen Davis, biographe invétéré dans le domaine musical (cf. biographie de Led Zepellin ou encore Jim Morrison et bien d'autres grands noms du 4eme art). Il rédige donc cette biographie en 1983 alors seulement deux ans après la mort du chanteur devenu mythe.
J'ai dit biographie mais ce livre n'est pas le simple rapport de la vie de celui ayant fait connaître au monde entier la musique reggea ainsi que le mouvement Rastafari, il s'agit tantôt d'une petite analyse historique ou politique de la Jamaïque, tantôt une réflexion sociale notamment concernant la jeunesse de Bob de la campagne de Saint Ann aux bidonvilles de Kingston durant les années 40 à 60.
Le travail de Stephen Davis ne fait pas une simple éloge de la star du raggea mais dévoile aussi ses vices et contradictions, ses moments de crises ou d'autres caprices de star dans un style très agréable et fluide qui rend le livre assez rapidement lisible (une petite semaine pour ma part) mais peut aussi apporter des moments pesants notamment à la fin où même n'ayant jamais connu l'artiste de son vivant, le récit de sa mort ne m'a pas laissé insensible.
Concernant la musique qui devient rapidement et évidemment un point central du livre, elle est décrite de façon minutieuse avec à chaque fois une contexte plus ou moins important pour chaque chanson, l'univers mercantile de la musique y est évoqué et critiqué assez souvent. Les enregistrements sont abordés parfois d'une façon légère et conviviale, parfois dans une ambiance tendue de même que pour les tournées qui vont tracer un portrait plus angoissé de Bob Marley. Tout cela aboutissant à une certaine fresque d''un genre musical qui deviendra véritable phénomène social et culturel changeant la musique pop à toujours.