Le titre était intriguant, et les prix reçus par ce livre méritaient une attention particulière, dont ce prix Quais du Polar/20 minutes. Bondrée est le premier titre de Andrée A. Michaud, autrice (c'est comme ça qu'on dit, non ?) canadienne, et plus particulièrement du Québec, si j'ai bien compris.
La mort d'une jeune fille prise dans un piège est relancée par la disparition d'une seconde jeune femme, laissant envisager l'action d'un tueur. D'autant qu'une ancienne légende, celle de Pierre Landry, ancien militaire éconduit, voudrait que cet endroit du paradis, autour du lac de Bondrée, soit hanté par sa mort funeste.
Pourtant, cette histoire me laisse très circonspect avec un arrière-goût de déception dans la bouche.
Plusieurs éléments m'ont gêné, ennuyé pour ne pas dire lassé. Tout d'abord, ces incrustations de locutions anglaises au cœur du texte au langage fleuri par les expressions en français québécois, aux mots improbables, devenaient envahissantes et presque déplacées au fil de la lecture. Ensuite, l'absence de dialogues rend ce texte lourd malgré un style efficace. Enfin, le rythme d'une lenteur presque insupportable m'a indisposé au point d'avoir évacué un bon morceau du livre par une lecture en diagonale. Mais il est certain que les descriptions laissent le lecteur s'approprier l'ambiance.
Certes, c'est fluide, bien écrit. Il y a quelques originalités comme ces chapitres vus sous l'angle du tueur, ce qui permet d'apprécier ses motivations. Les descriptions sont précises, les ambiances bien représentées, le ressenti des personnages transpire au travers des mots bien choisis. Mais ça ne suffit pas...!
Et le final qui est présenté comme étant d'une puissance rare, n'est pas d'une originalité particulière.
Je peux très bien comprendre qu'un lectorat puisse tomber sous le charme d'un tel ouvrage, qui dispose de qualités certaines, plus proche d'Agatha Christie que de Henning Mankell mais pour ceux qui attendent de l'action, du mouvement, et un suspense au cordeau, il faudra passer son chemin.
Il en faut pour tous les goûts, et je ne fais pas partie de cette cible de lecteurs.