Bourlinguer par louisewun

C'est pas foncièrement un roman qui m'a plu mais par contre il regorge de qualités et de bonnes raisons de le lire du début à la fin avec attention.

Déjà c'est une perle en terme de style. Dès la première phrase on fait face à une prose poétique extrêmement travaillée, ouverte à l'accumulation, aux contradictions, aux tensions, avec un rythme hyper dense et très variable. La construction reprend un peu ses caractéristiques, mon récit préféré est le dernier, Paris Port-de-Mer, car il fait se rejoindre tous les liens qui se sont tirés dans les récits précédents. De fait, j'aime beaucoup l'effet catalogue que procurent toutes ces listes, ces récits enchassés, ces réflexions qui se placent en incise, etc. Ça donne l'impression d'un livre ouvert et à la fois exhaustif, qui se perd en annecdote et se constitue en véritable "Invitation au voyage".

C'est bourré de pas mal de références assez érudites qui donnent envie d'ouvrir d'autres livres, de paysages qui donnent envie de prendre mille trains, d'anecdotes qui donnent envie de parler à des inconnus avec des geules pour connaître leur histoire.

Je crois que ces récits sont même l'illustration de l'analogie que Cendrars dresse à la fin du texte entre voyage et lecture. Il nous promène dans l'espace et dans le temps, ouvre des pistes de réflexions en tout genre qui forment aussi un véritable voyage mental.

Voilà pour mes impression sur Bourlinguer, ces denses récits de voyages, d'initiations et de féérie.