Eh ! Oh !
J'peux faire une critique même sans avoir fini... ??? PUTAIN DE BOUQUIN QUI DÉGAGE SA RACE, Heu, en fait je voulais juste dire que ça c'est du bon roman amerloque comme on aime et avec les choses...
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le 23 nov. 2015
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Retour de lecture sur "Brooklyn follies", un très beau roman de Paul Auster, publié en 2005. Ce livre raconte l'histoire de Nathan, un retraité de 60 ans, qui vient s'installer à Brooklyn pour finir sa vie dont il n'attend plus grand chose. Il sort d'un divorce difficile, est en rémission d'un cancer et en conflit avec sa fille et n'a donc pas le profil d'un héros particulièrement charismatique. Il tombe par hasard sur son neveu, qu'il n'avait pas vu depuis longtemps, et qui lui aussi, malgré sa jeunesse, a subi des revers dans sa vie. Leur relation et d'autres rencontres dans ce New-York pré 11 septembre, seront le point de départ de cette histoire très touchante qui parle d'amitié, d'amour, de la vieillesse, de la famille, de la vie en général. Une histoire où il ne se passe pas grand chose, tout est dans le relationnel entre les personnages, leurs sentiments. Un livre de Paul Auster très déroutant, beaucoup moins cynique que les autres livres que j'ai pu lire de lui. Cela commence déjà par le décors, avec ce Brooklyn qui est peint avec beaucoup de tendresse, on sent immédiatement beaucoup d'attachement pour ce quartier de New-York et de ses habitants. Il nous raconte tout ça avec beaucoup de nostalgie, c'est son monde d'avant qu'il nous décrit, sa vie, son quartier. Tout tourne autour d'une librairie de livres d'occasion et de livres anciens. C'est un monde qui a changé depuis, puisque cette librairie, qui en est l'un des symboles, est amenée à disparaître et on comprend aussi, à la toute fin, que c'est toute son Amérique qui ne sera plus la même, qui aura perdu une grande partie de l'innocence qui lui restait. Auster nous raconte l'histoire d'un homme tout ce qu'il y a de plus banal dans ses relations avec les autres, et à travers son écriture il arrive à nous rendre captivants ses humeurs, ses joies, ses peines et toutes ces petites choses de la vie. C'est un livre particulièrement attachant, on le commence avec un homme désabusé qui parle de mourir, et au fil des pages, après des rencontres et des retrouvailles avec d'autres personnages tous plus ou moins cabossés, on passe progressivement à autre chose, à quelque-chose de bien plus optimiste, à la vie. Un livre qui déborde d'humanité, avec un message politique toujours très subtil. Auster nous raconte ces vies qui d'un côté sont simples et d'un autre côté tragiques avec énormément de tendresse et nous place tout ça dans l'histoire globale de l'Amérique et dans une tragédie d'une toute autre échelle. Au final un livre très agréable à lire, pour peu que l'on se laisse prendre par cette atmosphère, ces personnages. Un livre intelligent d'une tendresse et d'une subtilité rare. C'est un feelgood signé Paul Auster, ce n'est pas commun, et on aurait tort de nous en priver.
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"Je veux parler de bonheur et de bien-être, de ces instants rares et inattendus où la voix intérieure se tait et où l’on se sent à l’unisson avec le monde.
Je veux parler du temps qu’il fait au début de juin, d’harmonie et de repos béat, de rouges-gorges, de pinsons jaunes et de merles bleus filant entre les feuilles vertes des arbres.
Je veux parler des bienfaits du sommeil, du plaisir de manger et de boire, de ce qui arrive au cerveau quand on sort dans la lumière du soleil de quatorze heures et qu’on sent autour de soi la chaude étreinte de l’air.
Je veux parler de Tom et de Lucy, de Stanley Chowder et des quatre jours que nous avons passés à l’auberge Chowder, des pensées que nous avons pensées et des rêves que nous avons rêvés en haut de cette colline dans le Sud du Vermont.
Je veux me rappeler les crépuscules céruléens, les aubes langoureuses et rosées, les jappements des ours, la nuit, dans les bois.
Je veux me rappeler de tout cela. Et si tout, c’est trop demander, alors une partie. Presque tout. Presque tout, avec des blancs réservés pour ce qui manque."
Créée
le 26 juil. 2024
Critique lue 21 fois
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