On l'ouvre, et presque 1000 pages plus tard on quitte les personnages avec une petite pointe de nostalgie. Car dans ce roman, ce sont des vies entières qui défilent. Et Yu Hua une fois de plus n'épargne rien ni personne avec sa façon très physique de retranscrire les sentiments. Certaines scènes nous font grincer des dents, trembler d'effroi, nous révoltent et nous rendent triste; d'autres nous transportent ou nous arrachent un rire au détour d'une page. On est surpris par l'intensité des sentiments qui se dégagent. Sentiments aussi opposés que les personnages principaux, aux destins si différents, et pourtant liés par une force que les pires merdes de la vie ne pourront briser.