L'autrice de "Hackers" nous revient avec une trilogie pour adolescents, cette fois sur le thème des pompiers. "Brûlé: premier degré" est donc le premier volet.
Samuel Roberge a 17 ans et en bon finissant de secondaire 5, doit maintenant faire ses demandes pour le Cégep. Il rêve de suivre les traces de son père en devenant pompier, mais ce dernier est mort au cours d'un incendie dans une usine de peinture. Pire, ses mauvais choix auraient couté la vie à plusieurs personnes et laissé de graves séquelles à deux collègues pompiers. On impute donc l'échec de ce sauvetage à son père, qui n'est même plus là pour se défendre. La mère de Sam lui interdit donc de suivre cette voie. Ayant refait sa vie avec le meilleur ami de son défunt mari, Richard, pompier également, Sam vit avec son meilleur ami et frère par alliance Marc-Olivier dit "Marco", fils de Richard, qui aspire à devenir policier. Ils travaillent à la même place, font les 400 coups ensemble et se supportent dans leur choix de carrière respectifs. Sam cache à sa mère qu'il a entreprit le processus de sélection de l'école Nationale de pompier du Québec et s'entraine avec Marco, puisque les deux corps de métier auxquels ils aspirent requièrent une forme physique exemplaire. Sam sort même avec une aspirante journaliste, Noémie, qui s’intéresse de près aux évènements tragiques entourant l'incendie qui a tué le père de Samuel. Entre le processus d'admission très contingenté qu'il cache à sa mère, les mauvais couts de Marco, les trouvailles de Noémie et les anciens collègues de son père qui ne souhaitent pas le voir devenir pompier, Sam doit surtout trouver la force de suivre son rêve.
Une histoire assez classique, je dois admettre, avec un adolescent orphelin de père qui souhaite suivre ses traces, un beau-père un peu louche et une mère qui refuse de le voir concrétiser un rêve qu'elle juge dangereux, ce sont des composantes de romans pour ado somme toute déjà exploitées. Néanmoins, le thème des pompiers est assez nouveau. On y apprend entre autre à quoi sont confrontés les aspirants pompiers, car c'est un univers très sélecte où il y a peu d'élus. C'est également un univers encore très masculin où on va très certainement y trouver quelques machos ( je pense au personnage de Justin). Et on en apprend plus sur la caserne, le terrain et les connaissances générales entourant le métier.
Samuel est un "gentil garçon", le genre très grand, un brin effacé, mais avide d'adrénaline, serviable et doux de tempérament. Aux côtés de son meilleur ami, qui au contraire est extravertie, grande gueule et entreprenant, il y a un contraste. Et le comportement de Marco m'aura fait sourciller plus d'une fois: pour un aspirant policier, il a le crime facile. Ça n'augure rien de bon, parce qu'il a le profil type du policier qui cherche le pouvoir de l'uniforme et non le désir de venir en aide aux citoyens. Une graine de bandit, en somme.
J'aime bien le couple de Sam et Noémie, capable de se parler, complices et tendre, sans mélodrames, sans artifices ou domination. Ça fait du bien de voir un couple d'ado capable de ne pas tomber dans le drame si courant dans les œuvres sentimentales américaines destinés aux adolescents.
Ce roman se veut également une sorte de suspense: on découvre que l'incendie qui a fait des morts, dont le père de Sam, est une scène de crime laissé en plan faute de pistes sérieuses. Il y a donc des secrets longtemps gardés dans la famille recomposée de Sam, qui vont ouvrir la porte au second tome.
C'est donc un roman pour adolescents addictif, bien monté, intéressant et qui met en lumière un corps de métier connu du public, mais méconnu quand à sa formation académique et pratique.
À voir.