Voici un paragraphe intéressant page 339, dans la traduction française :
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L'une des raisons de la prolifération des jobs à la con tient à cette féodalité managériale si particulière qui s'est imposée dans les pays riches, puis dans toutes les économies de la planète. Ces jobs génèrent une grande souffrance, car la source fondamentale du bonheur humain est le sentiment d'avoir un effet sur le monde, ce que beaucoup expriment en termes de "valeur sociale". Or la plupart des travailleurs ont compris qu'il existe une relation inversement proportionnelle entre la valeur sociale d'un emploi et le salaire qu'il est susceptible de procurer. À l'instar d'Annie, ils sont contraints de choisir : soit il décident de faire quelque chose d'utile et d'important, par exemple s'occuper des tout-petits, auquel cas ils s'entendront dire qu'ils doivent s'estimer heureux d'aider leurs semblables et qu'ils n'ont qu'à se débrouiller autrement pour payer leurs factures; soit ils acceptent un boulot vain et dégradant, qui les ruine au physique comme au mental, pour la simple raison que, selon un principe communément admis, vous ne méritez de vivre que si vous vous détruisez à la tâche, quand bien même celle-ci ne servirait strictement à rien.
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