. " EXPLOSIF, très audacieux, solidement défendu ! Robin Philpot lance une véritable bombe dans le rayon interprétatif réservé à la tragédie rwandaise.
Comment deux interprétations si contradictoires d'une même crise peuvent-elles persister ? Des recherches méthodiques, des entrevues exclusives et une analyse serrée des écrits populaires sur le sujet permettent à l'auteur de démontrer non seulement que la première version est archi-fausse, mais qu'elle a été édifiée pour occulter les vraies causes de la tragédie et protéger des criminels. Pour l'imposer, les adeptes de ce récit " aimable et convenable " ont puisé à même les clichés et les conventions littéraires d'une époque qu'on pensait révolue : celle de l'esclavage et du colonialisme.
Le continent africain
Robin Philpot nous offre des clefs pour comprendre les événements catastrophiques au Rwanda en 1994. Il les situe dans le cadre de la lutte internationale pour le contrôle du continent africain et ses ressources minières. A titre d'exemple, il cite un sénateur américain, qui a déclaré que 'nous devons assurer notre accès aux immenses ressources naturelles de l'Afrique, un continent qui renferme 78 % des réserves mondiales de chrome, 89 % de platine et 59 % de cobalt. Nous ne laisserons plus l'Afrique aux Européens.'
La France
Un pays européen qui a de solides intérêts en Afrique est la France. Pour l'auteur, le véritable but derrière l’invasion du Rwanda par le FPR était de chasser la France de cette région de l'Afrique. Robin Philpot cite l'ancien secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros Ghali, appelé 'Frenchie' (ami des Français) : 'les États-Unis, avec l'appui énergique de la Grande-Bretagne, ont tout fait pour empêcher la mise en place d'une force des Nations-Unis. Pour le tandem américano-britannique, les intérêts stratégiques impériaux passèrent bien avant les vies humaines'. Ces pays ont favorisé la victoire décisive du FPR (Front patriotique rwandais) avant de mettre fin au génocide.
De plus, pour l'auteur, cette invasion était en fait dirigée contre le gouvernement de Kinshasa au Zaïre, un pays avec des richesses abondantes et une main-d’œuvre bon marché.
L'auteur fustige le flou créé autour de l'attentat contre les présidents du Rwanda et du Burundi qui a précédé le génocide. Il critique les actions des organismes européens et américains, ainsi que les analyses biaisées d'observateurs occidentaux, comme Gil Courtemanche, Colette Braeckman, Philip Gourevitch, Jean Hatzfeld ou le général canadien Roméo Dallaire, ce livre prend ces auteurs en flagrant délit de mensonge.
Il constate aussi que le Rwanda est gouverné par des tutsi, qui ne représentent que 15 % de la population rwandaise.
Une analyse clairvoyante et dérangeante d'une catastrophe humaine.